ORAN - Le coup d'envoi de la compétition des longs métrages à la cinquième édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA) s'est ouverte vendredi après-midi à la salle de cinéma "Saada", avec la projection du film marocain "Andalousie mon amour". Le film, réalisé par le jeune cinéaste Mohamed Nadif, traite du phénomène de "Harga" (émigration clandestine), mettant en scène deux jeunes étudiants qui tentent d'atteindre clandestinement les côtes espagnoles à bord d'une barque. Ce long-métrage pose des questionnements sur le fondement des rêves des jeunes qui cherchent le bonheur "ailleurs" et courent constamment vers "le paradis perdu". "Andalousie mon amour" est en lice pour le "Wihr d'or", trophée suprême du FOFA, à côté de 11 autres longs métrages d'Algérie, Tunisie, Egypte, Irak, Syrie, Jordanie, Liban et Palestine. Le Maroc est en compétition avec un autre film de fiction, à savoir "Majid", réalisé par Nassim Abbassi. Ce film raconte les évènements du voyage de Majid et le drame de ce petit garçon qui décide de partir à Casablanca pour retrouver la photo de ses parents morts et dont les années ont effacé le souvenir de sa mémoire. L'Algérie prend part à la compétition avec deux longs métrages de fiction "Qadach t'habni" (combien tu m'aimes) de Fatma Zohra Zaamoum et "Normal" de Merzak Alouache. Le premier est une chronique d'un vieux couple algérois, qui reçoit le petit-fils pour un court séjour, qui pourtant se prolonge en l'absence de ses parents, qui se déchirent au loin. Le second film présente l'histoire d'un jeune couple de cinéastes qui essaye de réaliser un film sur leur situation, et qui, suite à la révolution, décide de "re-tourner" quelques scènes en fonction de la nouvelle situation. L'Egypte participe également avec deux longs-métrages : "Asma" de Amr Salama, qui casse un des gros tabous des sociétés arabes, à savoir le sida, surtout lorsque c'est une femme qui porte la maladie. Ainsi que le film "Kef el qamar" dont la trame est tissée autour de la tentative d'unir les membres d'une famille éclatée. La réalisatrice Nadine Labki de "Caramel", qui a eu un succès mondial, représentera le Liban avec son nouveau long-métrage "Hala Lawin" (Et maintenant, on va où ?), qui prône l'humanisme, la tolérance et l'ouverture à l'Autre, mettant en scène un groupe de femmes tentant tout pour détourner leurs hommes de la guerre. La Tunisie habituellement présente aux compétitions du FOFA, avec plusieurs films, ne participera qu'avec un seul long métrage, en raison "des événements vécus les mois derniers", ont expliqué les organisateurs. Le film "Dimma Brando" de Ridha Behi raconte les aventures d'un jeune tunisien, sosie et fan du célèbre acteur américain Marlon Brando, qui décide de partir à Los Angelos pour rencontrer son idole. La Jordanie est représentée par le jeune réalisateur Mohamed El Hochki avec son film "Transit", qui met en scène une femme mûre, incarnée par la séduisante Saba Mubarak, qui revient à Oman après un long exil et qui ne trouve plus ses repères dans cette ville, qui a "beaucoup changé". L'Irak et la Palestine seront représentés par deux films, respectivement "El Moghani" de Kassem Hawal, qui relate les mésaventures d'un chanteur dans le palais d'un dictateur et "Habibi rassek kharban", de Susan Youcef, une histoire d'amour à Ghaza. La Syrie prend part à la compétition avec le film "Dimashk maa hobi" du réalisateur Mohammed Abdul Aziz, qui raconte l'histoire d'une jeune juive qui annule son départ de Damas suite à la révêlation par son père d'un secret très ancien.