TIFARITI (Territoires sahraouis libérés), 20 déc 2011 (APS) - La désignation d'une commission pour l'intifadha par le 13ème congrès du Front Polisario est une "reconnaissance" du rôle de la résistance dans les territoires occupés dans la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l'autodétermination, a indiqué mardi à Tifariti Ali Salem Tamek. Dans un entretien à l'APS en marge des travaux du 13ème congrès du Front Polisario, Ali Salem Tamek, militant des droits de l'homme, a souligné le caractère "très symbolique de la présence d'une délégation de 54 militants sahraouis des territoires occupés au congrès", affirmant que "le mouvement de libération du peuple sahraoui reconnaît la pertinence du rôle de l'intifadha dans le processus de négociations". La présence d'une forte délégation des territoires occupés au congrès du Front Polisario, a encore expliqué Ali Salem Tamek, n'est pas un cadeau de l'occupant marocain, affirmant qu'il s'agit d'une "victoire arrachée par une lutte pacifique et d'énormes sacrifices des Sahraouis dans les villes occupées, le sud du Maroc et les campus universitaires" (au Maroc). Il a relevé que la désignation de cette commission, entièrement dédiée à la résistance sahraouie des territoires occupés, est une "preuve supplémentaire" que le Front Polisario qui dirige la lutte du peuple sahraoui considère cette résistance pacifique comme une "constante essentielle dans sa vision stratégique du mouvement de libération". Cette commission est appelée, par conséquent, à répondre aux "attentes" des militants sahraouis des territoires occupés et aux "interrogations" exprimées sur l'avenir de lutte sahraouie pour l'indépendance. Il a fait remarquer, dans ce cadre, que "dans toutes les révolutions, les militants des territoires occupés ont tendance à radicaliser leur position". Ali Salem Tamek a ajouté que "le rôle principal de la résistance des territoires occupés est d'accompagner le processus des négociations et de renforcer la position du négociateur sahraoui", soulignant que le congrès dégagera certainement une "stratégie pour renforcer l'intifadha et lui permettre de donner de la consistance aux négociations à venir". "La résistance des territoires occupés offre une présence politique et médiatique permanente à la lutte du peuple sahraoui", a-t-il encore soutenu, considérant qu"'il est du devoir des Sahraouis des villes occupées, des localités du sud du Maroc et des campus universitaire de redoubler d'effort afin de donner d'autres possibilités d'agir aux négociateurs sahraouis". Ali Salem Tamek a averti que le Maroc devra assumer ses responsabilités quant aux retombées de l'intensification de la lutte du peuple sahraoui dans les villes occupées, comme il devra, a-t-il ajouté, "assumer ses responsabilités dans la tournure que pourraient prendre les événements s'il continue à tergiverser dans les négociations". S'agissant de la récente décision du Parlement européen refusant de prolonger l'accord de pêche avec le Maroc, du fait de l'inclusion illégale des eaux territoriales du Sahara occidental, il estimé qu'il constitue un "signal fort" à l'adresse du Maroc de la part de cette institution disant que son occupation des territoires sahraouis est "illégitime" et "en violation de la légalité internationale". Il a considéré que cette décision représente la "victoire d'un effort collectif de militants des droits de l'homme, de parlementaires démocrates, de peuples épris de liberté et du peuple sahraoui". Ali Salem Tamek est un militant sahraoui des droits de l'homme des territoires occupés. Il a été à plusieurs reprises détenu dans les geôles marocaines depuis 1993 pour avoir tenté de rejoindre les rangs du Front populaire de libération de la Seguia El Hamra et Rio de Oro (Polisario), ainsi que pour ses activités de défense des droits sahraouis. Il a observé plus d'une quinzaine de grèves de la faim pour protester contre les conditions de sa détention. Une délégation de 54 Sahraouis des territoires occupés prend part aux travaux du 13ème congrès du Front Polisario qui se tiennent à Tifariti, localité située dans les territoires sahraouis libérés, à 370 km à l'est de la ville d'El Ayoun (capitale occupée du Sahara occidental).