ALGER - Le ministre de la Communication, Nacer Mehal a affirmé, mercredi à Alger, que son secteur voulait à travers le projet de loi organique relative à l'Information, présenter une loi "moderne" qui tienne compte de toutes les mutations intervenues tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Le ministre qui présentait le projet de loi en question devant les membres du Conseil de la Nation en séance plénière présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil, a indiqué que ce projet de loi "vise la prise en charge des problèmes rencontrés sur le terrain lors de l'exercice de la profession". L'expérience vécue depuis 1990 "a permis de définir certains problèmes réels dont les plus importants sont le dysfonctionnement qui caractérise l'organisation de la presse écrite et le non-respect de l'éthique et de la déontologie de la profession dans certains cas", a souligné M. Mehal. Parmi les problèmes rencontrés sur le terrain figurent "l'absence de l'encadrement juridique des activités de l'audiovisuel et l'inexistence d'autorités de régulation dans la presse écrite et dans le domaine de l'audiovisuel", a-t-il ajouté. Le ministre a cité, dans le même ordre d'idées, "le vide juridique en rapport avec les médias électroniques et la précarité de la situation sociale des journalistes", affirmant que ce projet de loi "propose un meilleur encadrement de l'activité de la presse écrite à travers la création d'une autorité de régulation en remplacement du Conseil supérieur de l'information dissous en 1993". Il prend également en charge "l'activité audiovisuelle et prévoit la création d'une autorité de régulation la concernant", a-t-il ajouté. Parmi les aspects pris en charge par ledit projet de loi, l'activité des médias électroniques "et garantit une meilleure protection socioprofessionnelle des journalistes, définit clairement les règles et l'éthique et élargit le droit de réponse et les mises au point aux médias électroniques", a précisé le ministre. Le projet de loi "dépénalise les délits de presse, institue le soutien de l'Etat à la presse et régule l'activité des agences de conseil en communication", a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Mehal a indiqué que le texte de loi "contribuera au développement du secteur économique et garantira une meilleure protection de la vie privée du citoyen ainsi que son droit à l'information". Le ministre a affirmé, en outre, que l'ouverture de l'audiovisuel au capital privé algérien "constitue un pas en avant en matière d'élargissement du réseau de communication et consacre la création d'une autorité de régulation indépendante" précisant que cette volonté "s'inscrit dans le cadre de l'élargissement et de l'approfondissement du processus démocratique en Algérie". Après avoir souligné que la porte de la concertation était ouverte à toutes les parties concernées pour la préparation du projet de loi, le ministre a indiqué que la liberté d'expression "est un acquis arraché grâce aux sacrifices des journalistes, un acquis que nul ne saurait remettre en cause notamment à la faveur de la conjoncture internationale et des grandes mutations que connaît le monde".