LE CAIRE - Le procureur du Tribunal pénal du Caire a annoncé avoir des preuves solides de l'implication de Hosni Moubarak dans le meurtre de manifestants, lors du troisième jour du procès de l'ancien président égyptien et de ses deux fils et ses anciens collaborateurs mercredi au Caire. Le procureur avait accusé mardi l'ex-président de "corruption" et d'"assassinat" lors du deuxième jour du procès de Moubarak, ses deux fils, Habib al-Adli, ancien ministre de l'Intérieur, et ses anciens collaborateurs. "L'accusation a confirmé que Moubarak, Adli (ancien ministre de l'Intérieur) et six hauts responsables de la sécurité avaient aidé et incité à tirer" contre la foule qui manifestait contre l'ancien président, renversé en février, a déclaré le procureur, Moustafa Souleimane, cité par l'agence de presse officielle Mena. Le procureur, qui présentait ses arguments depuis mardi, pourrait présenter ses réquisitions jeudi. Selon des journaux égyptiens, il pourrait demander la peine maximale prévue par la loi, qui est dans ce cas la peine de mort. Il a également accusé les nouvelles autorités égyptiennes d'avoir "délibérément refusé de coopérer avec l'accusation" pour déterminer la responsabilité de l'ancien président. Mardi, il avait décrit M. Moubarak, qui a régné sur l'Egypte pendant trois décennies, comme un "un dirigeant tyrannique qui a cherché à céder le pouvoir à son fils cadet Gamal". M. Moubarak "a répandu la corruption, ouvert la porte à ses amis et ses proches, et a ruiné le pays sans rendre de comptes", avait-il insisté devant la cour. Moubarak, 83 ans, en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire, a une nouvelle fois comparu allongé sur une civière, après être arrivé au tribunal en hélicoptère puis en ambulance. Son procès a repris le 28 décembre, après trois mois d'interruption. Le Président déchu est jugé dans le cadre des poursuites après la répression du soulèvement populaire contre son régime début 2011, qui a fait officiellement quelques 850 morts.