ALGER - Les prix du poulet, qui ont sensiblement augmenté ces derniers jours, frôlant les 450 DA/kg, vont se stabiliser dès le début février alors que les prix des viandes rouges resteraient élevés jusqu'au printemps, a indiqué jeudi à Alger le président du directoire de la SGP PRODA, Kamel Chadi. "Nous avons un indice très important concernant les viandes rouges : il y a une forte demande sur le poussin et en principe, les prix (du poulet) seront fixés dès le début février", a prédit M. Chadi sur les ondes de la radio nationale. Quant aux prix des viandes rouges, ils devraient "se stabiliser après l'hiver", selon M. Chadi qui a évoqué une baisse des ventes de moutons suite à une forte activité d'abattage enregistrée en novembre dernier à l'occasion de l'Aid El Adha et du Hadj. Quelque 4,5 millions opérations d'abattage, soit 20% du cheptel national, ont été enregistrés à l'occasion de l'Aid El Adha et du Hadj 2011, ce qui a réduit, relève M. Chadi, le cycle biologique des élevages. "Les éleveurs continuent de faire de l'engraissement de leurs élevages et d'exercer donc des rétentions sur les ventes. Ils attendent le printemps, lorsque les carcasses des moutons seront beaucoup plus consistantes, pour commencer à vendre", a-t-il expliqué. Entre début janvier et fin novembre 2011, les prix de la viande ovine ont augmenté de 4% par rapport à la même période en 2010, ceux de la viande bovine ont cru de 4,81 alors que les prix du poulet ont grimpé de près de 14%, selon des chiffres de l'ONS, obtenus jeudi par l'APS. Les mêmes catégories de viandes ont affiché une hausse moyenne des prix de 4,34% (mouton), de 4,43% (boeuf) et de 10% (poulet) en novembre 2011 par rapport à novembre 2010. Comparées à octobre 2011, ces hausses étaient respectivement de 3%, de 1,24% et de 2,33%. Outre l'effet de l'augmentation des salaires en 2011 et celles prévues en 2012, la hausse des prix des viandes est surtout le fruit d'une défaillance au niveau du réseau de distribution, estime M. Chadi. Nous manquons d'un réseau de distribution qui assure la connexion de l'aval avec l'amont et permette, par exemple, d'écouler sur le marché en situation de flambée des prix toutes les quantités de poulet stockées par l'ONAB", a-t-il déploré. Pour juguler les prix des viandes à moyen terme, la SGP PRODA mise sur la modernisation des entrepôts de froid et des complexes d'abattage. Il s'agit plus précisément de la réalisation de trois complexes modernes d'abattage et la mise à niveau des autres complexes existant, la réhabilitation de 18 entrepôts frigorifiques et la réalisation de nouveaux entrepôts et, enfin, la poursuite de l'application du Syrpalac (Système de régulation des prix de produits agricoles de large consommation). Actuellement, les capacités d'entrepôts de froid locaux en Algérie sont estimées à 140.000 m3, bien en deçà des besoins nationaux qui dépassent les 10 millions de m3, a-t-il noté. La réhabilitation en cours des entrepôts frigorifiques augmentera les capacités de froid à 1 million de m3, soit 10 à 15% des besoins nationaux, selon M. Chadi. Par ailleurs, les deux nouveaux produits financiers lancés en 2011 par la BADR au profit des agriculteurs, à savoir les crédits Rfig et Ettahadi doivent aussi booster l'activité d'élevage et augmenter l'offre des viandes blanches notamment, selon le même responsable. Evoquant l'exonération fiscale, pratiquée en 2010 sur les intrants des éleveurs des volailles, M. Chadi a estimé qu'elle s'avère "sans utilité économique", de même que pour les viandes rouges, exonérées de TVA alors que leurs prix continuent d'augmenter.