Les prix des viandes sur le marché national ne cessent d'évoluer à la hausse, ces derniers mois, du fait de l'insuffisance de capacités d'entrepôts de froid, mais aussi de défaillance des mécanismes de régulation et d'organisation des réseaux de distribution. «Nous manquons d'un réseau de distribution qui assure la connexion de l'aval avec l'amont et permette, par exemple, d'écouler sur le marché, en situation de flambée des prix, toutes les quantités de poulet stockées par l'ONAB», a ainsi admis, avant-hier à la Radio nationale, le président du directoire de la SGP Proda, Kamel Chadi, repris par l'APS. Selon lui, «la hausse des prix des viandes est surtout le fruit d'une défaillance au niveau du réseau de distribution». Actuellement, a-t-il encore précisé, les capacités d'entreposage frigorifique en Algérie sont estimées à 140 000 m3, soit bien en deçà des besoins nationaux qui dépassent les 10 millions de mètres cubes. Entre début janvier et fin novembre 2011, les prix de la viande ovine ont marqué une hausse de 4% par rapport à la même période de 2010, tandis que ceux de la viande bovine ont augmenté de 4,81% et ceux du poulet de près de 14%, selon les données de l'Office national des statistiques (ONS) cité par l'APS. «Il y a une forte demande sur le poussin et, en principe, les prix du poulet seront fixés dès le début février», alors que ceux des viandes rouges devraient «se stabiliser après l'hiver», prévoit le président du directoire de la SGP Proda, organisme en charge des participations de l'Etat pour la production animale. Projet de trois complexes d'abattage A l'origine de ces tensions constatées sur le marché, Kamel Chadi évoque une baisse des ventes des moutons suite à une forte activité d'abattage enregistrée en novembre dernier à l'occasion de l'Aïd El Adha et du hadj. «Quelque 4,5 millions d'opérations d'abattage, soit 20% du cheptel national, ont été enregistrés à l'occasion de l'Aïd El Adha et du hadj 2011, ce qui a réduit le cycle biologique des élevages», a-t-il précisé. Et d'expliquer en ce sens que les éleveurs continuent actuellement de faire l'engraissement de leurs élevages, exerçant ainsi des rétentions sur les ventes, en attendant le printemps pour commencer à vendre, une fois les moutons beaucoup plus consistants. En guise de solutions mises en avant pour mieux réguler les prix des viandes sur le marché national, la SGP Proda, indique son premier responsable, table surtout sur la modernisation des entrepôts de froid et des complexes d'abattage, mais aussi sur la poursuite de l'application du Système de régulation des prix de produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Il est question à cet effet de la réalisation de trois complexes modernes d'abattage, de la mise à niveau des autres complexes existants, ainsi que de la réhabilitation de 18 entrepôts frigorifiques et de la réalisation de nouveaux entrepôts. «La réhabilitation en cours des entrepôts frigorifiques permettra de porter les capacités de froid à un million de mètres cubes, soit 10 à 15% des besoins nationaux», a affirmé en définitive Kamel Chadi, soulignant, par ailleurs, que les deux dispositifs financiers lancés en 2011 par la BADR au profit des agriculteurs – les crédits Rfig et Ettahadi – devraient également aider à booster l'activité d'élevage et accroître notamment l'offre en viandes blanches sur le marché.