Photo : M. Hacène Par Younès Djama Le contrôle des élections est la mission du chef de l'Etat et du ministre de l'Intérieur et non pas des superviseurs étrangers, à déclaré hier à Alger, Louiza Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), à l'ouverture de la réunion de la coordination nationale de l'Organisation des jeunes pour la révolution (OJR), dont les travaux prennent fin aujourd'hui au Centre national d'études et des recherches syndicales d'El Achour. La SG du PT a, également, exprimé ses craintes quant à une possible «confusion des sigles», au moment où affluent au ministère de l'Intérieur les demandes d'agrément de nouveaux partis, à la veille des législatives, prévues en mai 2012. Par conséquent, Mme Hanoune invite le chef de l'Etat à prendre les mesures nécessaires en vue de «clarifier» les sigles, de telle sorte à éviter la reproduction d'un scénario à la tunisienne. La majorité des électeurs tunisiens, invités à la fin de l'année 2011 à élire une Assemblée constituante, visiblement décontenancée par la multitude des partis en lice, a, en effet, boudé le scrutin. Aussi, le taux de participation aux prochaines élections législatives, annoncées pour le printemps, constitue la grande inconnue pour la patronne du PT, qui garde en mémoire les résultats des législatives de 2007, lesquelles ont connu un taux de participation de 18%. «Les prochaines élections législatives, qui donneront lieu, de fait, à une Assemblée constituante qui va réviser la Constitution ou pourvoir une nouvelle, doivent enregistrer un taux considérable», plaide Hanoune, qui a précisé que les électeurs ont boudé le scrutin de 2007 en raison de la fraude massive, du non-respect des élus pour leur mandat, et des hommes d'affaires qui s'invitent dans le jeu électoral. A ce titre, l'oratrice a appelé à l'arbitrage du président Bouteflika, qu'elle a invité à promulguer des décrets présidentiels qui constitueront un gage de confiance et une garantie de la transparence du scrutin. «Les élections législatives seront transparentes pour peu que le président promulgue ces décrets», tranche Hanoune. Parmi ces «garanties», Hanoune préconise l'implication du facteur «jeunesse» dans le processus électoral. Aussi, suggère-t-elle d'accompagner les noms des candidats sur les listes électorales de leurs photos d'identité de manière à ce que les électeurs puissent les identifier. La SG du PT a signifié que la venue de superviseurs étrangers ne constitue pas une garantie de transparence des élections. «Ce ne sont pas eux (les contrôleurs étrangers) qui assureront la transparence de ces élections, c'est au président de la République et son ministre de l'Intérieur d'assumer une telle responsabilité», a fait savoir Hanoune. D'autre part, l'oratrice a assuré qu'elle est prête à une confrontation publique avec les autres partis, minimisant la «menace islamiste», brandie tel un épouvantail par ceux qu'elle a qualifiés de «partisans du statu quo». Allusion aux députés du FLN et du RND et élus indépendants, qui ont rejeté l'ensemble des amendements émis, notamment par le PT, dans le cadre des réformes de M. Bouteflika. Abordant le rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur les émeutes de janvier 2011, composée en grande partie de députés de la majorité présidentielle (FLN et RND), Mme Hanoune a déclaré que ledit rapport a mis à nu l'échec du processus de privatisation des entreprises nationales. Un processus que ces députés ont auparavant défendu. L'oratrice évoque, également, le dernier rapport de la Cour des comptes (2009), lequel a conclu à un fait inédit : au moment où les caisses de l'Etat sont pleines, la faiblesse des taux de consommation des enveloppes financières prévues pour l'exécution des différents projets. Et Hanoune de s'interroger : «Est-ce qu'il y aura des suites après les rapports de la Cour des comptes et de la Commission parlementaire ?»