ALGER -a situation sécuritaire s'est dégradée davantage en Syrie, secouée vendredi par un attentat suicide, suscitant une vive préoccupation de la communauté internationale qui a appelé à la fin immédiate des violences dans ce pays, à la veille d'une réunion au Caire du Comité ministériel arabe sur la crise syrienne. Perpétré en plein coeur de Damas, l'attentat suicide, imputé par les autorités syriennes à des "terroristes", a fait au moins 26 morts, deux semaines après une attaque à la voiture piégée qui avait fait 44 morts et 150 blessés. "Un kamikaze s'est fait exploser dans le quartier de Midane à Damas, un quartier densément peuplé", faisant également 63 blessés, a annoncé vendredi l'agence de presse Sana, en citant le ministre de l'Intérieur, le général Mohammed al-Shaar. Depuis le déclenchement à la mi-mars du mouvement de contestation du pouvoir en place en Syrie, Damas attribue les violences à des "gangs terroristes armés" soutenus, selon lui, par des puissances étrangères voulant "déstabiliser" le pays. A cet effet, le ministère syrien de l'Intérieur a prévenu dans un communiqué que la Syrie allait "frapper d'une main de fer tous ceux qui veulent nuire à la patrie". Pour sa part, le parti Baas au pouvoir a affirmé que l'attentat était "un acte terroriste faisant partie du complot ourdi contre la Syrie". A l'étranger, plusieurs pays ont vivement condamné l'attentat suicide à Damas et exhorté toutes les parties à la cessation immédiate des violences. Ainsi, la porte-parole du Département d'Etat américain, Victoria Nuland, a déclaré que les Etats-Unis condamnaient "résolument" l'attentat suicide à Damas. "Nous ne pensons pas que la violence (...) soit la bonne réponse aux problèmes en Syrie", a-t-elle ajouté. Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'est dit "profondément préoccupé par la situation qui "empire" en Syrie. "Je répète que toute forme de violence est inacceptable et doit immédiatement cesser", a-t-il dit. L'Iran a, quant à lui, "condamné avec force" samedi l'attentat suicide à Damas. Téhéran "compatit à la douleur des familles des victimes", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, cité par l'agence de presse Irna. "Sans aucun doute, l'unité et la vigilance du gouvernement et du peuple syriens déçoivent les ennemis de la Syrie qui pensent seulement à la guerre civile, à disloquer le pays et à le soumettre aux exigences de l'axe américano-sioniste", ajoute le porte-parole. L'attaque sanglante de Damas était survenue juste avant l'arrivée des observateurs de la Ligue arabe chargés de veiller à l'application du plan arabe de sortie de crise prévoyant en premier lieu l'arrêt des violences. Elle était survenue aussi à la veille d'une nouvelle réunion du Comité ministériel arabe chargé du dossier syrien qui doit entendre, dimanche au Caire (Egypte), le rapport du chef des observateurs. L'Algérie, membre du comité ministériel arabe, sera représentée à cette réunion par le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Amar Belani. Il sera question lors de cette réunion d"'examiner le rapport préliminaire du général Ahmed Mustafa Al Dabi, chef de la mission des observateurs arabes en Syrie", a précisé la même source. Cette réunion intervient "quelques jours après le début de la mission des observateurs arabes en Syrie suite à la signature de la Ligue arabe et du gouvernement syrien du protocole sur le siège et les missions des observateurs de la Ligue arabe en Syrie", a indiqué M. Belani. La commission ministérielle arabe présidée par l'Etat du Qatar comprend les ministres des Affaires étrangères d'Algérie, du Soudan, du Sultanat d'Oman, d'Egypte ainsi que le secrétaire général de la Ligue Arabe.