ALGER - Le président du Mouvement de la société pour la paix, Bouguerra Soltani a affirmé, mercredi, que si on voulait "arriver à bon port", il faudra "mettre un terme à l'alternance au pouvoir des deux formations politiques du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND). Si on veut "arriver à bon port", il faudra "mettre un terme à l'alternance du FLN et du RND au pouvoir ", a souligné M. Soltani dans un entretien accordé à l'APS. "Ces deux partis ne doivent pas être en tête du classement dans les prochaines élections", a ajouté M. Soltani. Le président du MSP a appelé, par ailleurs, à faire du 50e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale "une halte" amorçant "une Algérie nouvelle" à travers la "révision" des politiques, des idées, des figures et des programmes. L'Algérie "se doit de concilier entre l'option de changer les figures et les programmes et celle de réformer le système politique", a soutenu M. Soltani, ajoutant que le pays "éprouve, cinquante ans après l'indépendance, un besoin de revoir les politiques, les idées, les figures et les programmes pour que la date du 5 juillet 2012 marque le point de départ vers une Algérie nouvelle". L'Algérie "se doit, si elle veut redresser la situation, d'aller vers des élections propres, intègres et transparentes répondant aux normes internationales afin de garantir une participation massive et réduire le taux d'abstention", a indiqué le président du MSP. L'Algérie "s'est engagée dans une voie prometteuse pour se reconstruire", a encore soutenu le président du MSP pour lequel toutes les conditions favorables à une telle démarche étaient réunies, notamment aux plans économique, sécuritaire et politique". Il a reconnu toutefois qu'il existe "certains problèmes sur le front social". Il a rappelé, dans ce sens, que "le véritable programme" du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika pour 2012 "consiste à faire aboutir les réformes au mieux des intérêts du peuple algérien et non de ceux de l'Administration". A une question sur l'impact du "printemps arabe" sur les orientations du parti, M. Soltani a affirmé que "nul ne saurait nier l'inter-influence des peuples" ajoutant que "le peuple algérien qui a vécu une période difficile pendant les années 90 n'ira certainement pas vers une révolution sanglante mais vers celle des urnes pour opérer le changement". "Le plus grand défi que la Justice, l'Administration et les partis auront à relever est d'assurer la tenue d'élections régulières dans un climat de sérénité et de quiétude conformément aux normes internationales", a-t-il ajouté. Concernant les raisons ayant motivé le retrait de son mouvement de l'alliance présidentielle qui comptait le FLN, le RND et le MSP, M. Soltani a cité, entre autres, "le refus de ses deux alliés de promouvoir l'alliance en "un partenariat politique" et le manque de coordination y compris dans les questions majeures dont les réformes". Le président du MSP a affirmé que la mise en œuvre du programme du président de la République "ne nécessite pas d'alliances, car les parties concernées sont le Gouvernement et les assemblées locales" ajoutant que le président Bouteflika avait "imputé en partie aux assemblées locales l'échec de la mise en œuvre du programme de développement ". "Il n'y a pas eu d'alliance ni au niveau des APC ni des APW", a-t-il souligné. Parmi les facteurs ayant motivé le retrait du MSP de l'Alliance présidentielle, M. Soltani a évoqué l'appropriation, par des partis, des réformes politiques". En outre les deux autres ex-alliés "ont écarté" le MSP, de leur coordination. Il a, par ailleurs, rappelé que sa formation n'a eu de cesse d'appeler à promouvoir l'Alliance en "partenariat global" sur toutes les questions en "assumant aussi bien les aspects négatifs que positifs". Pour le président du MSP, le retrait du mouvement de l'Alliance est également motivé par "la volonté du parti d'ouvrir la scène politique", précisant que d'aucuns dans l'opposition n'ont cessé d'accuser l'Alliance d'être à l'origine de cet hermétisme politique". Notre retrait de l'Alliance est susceptible de "conférer davantage de crédibilité" aux prochaines élections a-t-il encore soutenu expliquant qu'en entrant dans la compétition avec des désaccords nous contribuerons à remettre en cause la crédibilité des élections. S'agissant de l'avenir de l'action politique du MSP, suite à son retrait de l'Alliance, M. Soltani a rappelé que le parti a fait 12 ans d'exercice politique en solo, ajoutant que sa situation était alors "meilleure". La doctrine du MSP est de ne "s'allier qu'avec des programmes et des orientations", a-t-il martelé affirmant que le parti "s'était allié en 2004 avec le président de la République et ne manquera guère à cet engagement". En réponse à une question sur les déclarations de la direction du parti, selon lesquelles, "certains partis ont vidé les réformes de leur sens", M. Soltani a indiqué que le MSP a perçu en le discours du président de la république du 15 avril 2011 un signe d'"espoir" compte tenu des perspectives des réformes profondes, globales et sérieuses profondes qu'il ouvre. Les réformes, telles qu'annoncées par le Conseil des ministres, en tant qu'idées ou projets de loi nous semblaient "acceptables" a-t-il encore mais, chose étrange, le parlement, et à travers le parti majoritaire, a appelé au rétrécissement du champ des réformes alors qu'il se devait, en tant qu'organe législatif, d'exiger le maximum. "Le Rassemblement national démocratique (RND) n'a certes pas proposé d'amendement mais il s'est rallié au parti du Front de libération nationale (FLN) pour réduire le champ des réformes en adoptant les différentes lois", a-t-il dit. Qui a voté en faveur de ces loi hormis le FLN et le RND" ? s'est encore interrogé M. Soltani a estimé que les réformes, à travers les projets de lois adoptés, "n'ont pas suscité l'intérêt de l'opinion publique algérienne qui, au demeurant, n'a perçu aucun changement". Concernant des "alternatives" du MSP, il a indiqué que "toutes les formations politiques ont présenté des propositions et amendements" qui n'ont pas été pris en compte. Selon le premier responsable du MSP, les "dérapages" ont commencé avec le code communal (...) puis suivi avec les autres textes. Il a cité à ce propos la loi électorale qui, à son sens, n'apporte aucune nouveauté, soulignant toutefois la décision du président de la République annoncée dans son discours d'ouverture de l'année judiciaire, de consacrer la supervision judiciaire des élections. Le MSP "se félicite" de cette décision et appelle le président de la République à "faire accélérer la promulgation de décrets exécutifs ou de lois pour doter la justice algérienne d'instruments coercitifs lui permettant de concrétiser cette volonté politique" a ajouté M Soltani, rappelant que le chef de l'Etat "nous a habitués à légiférer par décrets présidentiels". Concernant l'impact de l'agrément du Front pour le changement national (dissident) sur l'assiette électorale du MSP, M. Soltani a précisé qu'il ne s'agit, pour nous, de l'électorat du mouvement mais de celui de la mouvance islamique" précisant que "le succès de la mouvance islamique est le nôtre". Concernant les informations rapportées récemment par les médias sur l'intention de la mouvance islamique d'entrer en lice en "alliance", le président du MSP a indiqué que sa formation était favorable à une telle démarche ajoutant que le parti menait des "consultations" avec les initiateurs. Evoquant la marche de l'Algérie vers l'ancrage du principe d' »alternance au pouvoir", le président du MSP a souligné que son parti était pour le "principe d'un mandat unique renouvelable une fois" à tous les niveaux. L'état de stabilité actuel ne dénote pas d'une bonne santé politique car l'usage veut que l'alternance et la relève entre générations soient consacrées, a encore considéré M. Soltani indiquant que sa formation politique a décidé que "la direction du parti ne doit pas aller au-delà de deux mandats".