ALGER- La Syrie campe sur ses positions et souligne avoir rempli ses engagements vis-à-vis de la Ligue arabe qui est actuellement en réunion urgente au Caire, après l'annonce du retrait des observateurs du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de la mission arabe. Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a déclaré mardi à Damas, lors d'une conférence de presse que "le nouveau plan de la Ligue arabe constitue une ingérence flagrante dans les affaires syriennes", ajoutant que le plan est scandaleux et "porte atteinte à la souveraineté de la Syrie et interfère dans ses affaires intérieures". M. Mouallem a également affirmé avoir obtenu le rapport des observateurs arabes déployés en Syrie. Il a souligné que les autorités syriennes ont également reçu une lettre du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi qui réclame l'autorisation de Damas pour prolonger la mission arabe d'un mois supplémentaire. Cette demande est en cours d'examen, a fait savoir le chef de la diplomatie syrienne. A l'issue d'une réunion dimanche au Caire, les chefs de diplomatie de la Ligue arabe ont adopté une nouvelle initiative pour un règlement en Syrie prévoyant un transfert de pouvoirs du président Bachar al-Assad au vice-président et la formation d'un gouvernement d'union nationale dans les deux mois. Le nouveau plan demande au "gouvernement et à tous les courants de l'opposition à engager un dialogue sérieux sous l'égide de la Ligue arabe dans un délai ne dépassant pas les deux semaines pour pouvoir réaliser l'objectif de former un gouvernement d'union". Mais ce plan a été rejeté aussi bien par Damas que par l'opposition syrienne. D'autre part, le CCG a annoncé dans un communiqué publié mardi, que ses "Etats membres ont décidé d'adhérer à la décision du royaume saoudien et de retirer leurs observateurs de la mission de la Ligue arabe" en Syrie, accusant "Damas de ne pas se conformer au plan de sortie de crise arabe". Après l'annonce du (CCG), la Ligue arabe a tenu une réunion d'urgence mardi au Caire, pour examiner la situation en Syrie et "les retombées négatives" de la décision du CCG de retirer ses observateurs de la mission arabe dans ce pays. A l'issue de la réunion, le secrètaire générale adjoint de la Ligue arabe, Ahmad Ben Helli, a déclaré que la mission d'observation de la Ligue arabe en Syrie "sera suspendue mercredi si les autorités syriennes refusent de la prolonger pour un mois". La nouvelle initiative de la Ligue arabe a recu un écho favorable de la communauté internationale qui appelle le conseil de sécurité de l'ONU de "soutenir" le plan arabe. En Europe, l'ambassadeur allemand à l'ONU, Peter Wittig, a estimé que "les décisions prises au Caire pourraient aussi changer la donne pour le Conseil de sécurité", A Washington, la porte-parole du département d'Etat, Mme Victoria Nulandont, a indiqué que les Etats Unis étaient favorables à la décision de la Ligue arabe de prolonger la mission des observateurs en Syrie dans le cadre d'un nouveau plan de sortie de crise arabe qui stipule un transfert du pouvoir pour mettre fin à la crise dans le pays. En Syrie, la commission syrienne chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour le pays a limité le mandat du président à deux septennats, a rapporté mardi le quotidien syrien al-Watan, citant une source proche de cette commission. "La commission en charge de la rédaction de la nouvelle Constitution a tranché pour un mandat présidentiel à deux septennats" chacun, ce qui signifie que le président ne peut être réélu qu'une seule fois, a écrit al-Watan. Il a été également décidé, selon le quotidien, de revoir le système de candidature pour la magistrature suprême. Ainsi, chaque candidat doit obtenir le soutien de "15% des députés au Parlement" qui compte 250 sièges, afin de pouvoir se présenter à l'élection. Le projet de Constitution sera présenté dans les prochains jours au président Bachar al-Assad avant d'être soumis à référendum, ajoute le journal. Cette nouvelle Constitution entre dans le cadre des réformes annoncées par le gouvernement syrien qui fait face depuis mars dernier à un mouvement de contestation populaire émaillé de violences. Sur le terrain, trois civils ont été tués mardi en Syrie, dont deux dans la ville de Hama (centre) et un à Homs, ont rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants sur place. Selon la même source, Dix civils ont été tués lundi par les forces de sécurité en Syrie, alors que cinq soldats de l'armée régulière syrienne ont péri dans des combats avec des déserteurs dans la province de Homs.