ALGER - Des partis politiques ont affirmé leur engagement à appliquer la loi organique portant élargissement de la représentativité de la femme au sein des assemblées élues, en leur consacrant un taux de 20 % dans les listes de candidatures aux législatives prévues le 10 mai prochain. Ces partis sont tenus d'appliquer cette loi adoptée par les deux chambres du parlement lors de la session d'automne, "en dépit des lacunes qu'elle renferme", d'autant que la non-application de cette dernière annulera la liste qui ne comprend pas un taux de 20 % de femmes au niveau de la circonscription électorale, ont déclaré à l'APS des représentants de ces partis. Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND, Miloud Chorfi, a estimé que sa formation politique compte un nombre suffisant de militantes à inscrire sur ses listes pour les prochaines législatives, ajoutant que le parti a déjà placé plusieurs femmes en tête de liste lors des précédentes échéances. La compétence, le militantisme au sein des structures du parti et la popularité des candidates sont les critères retenus par les partis pour le choix de leurs représentantes, a-t-il indiqué, ajoutant que le RND est favorable à l'ouverture du champ politique à la femme. Pour le parti El Fedjr El Jadid (PFJ), le taux de 20 % ne pose aucun problème, car "la promotion de l'action politique de la femme" compte parmi ses objectifs, a souligné le président du parti, Tahar Benbaibeche. Cependant, a-t-il ajouté, "ce taux imposé aux partis risque de leur poser des problèmes lors des élections locales". Le chargé de la communication du parti du Front de libération nationale (FLN), Aïssi Kassa, a, pour sa part, souligné que le FLN "se conformera" à la loi organique portant élargissement de la représentativité de la femme au sein des assemblées élues, ajoutant que "le taux de 20 % consacré aux femmes dans les listes électorales lors des prochaines législatives permettra la présence de quelque 134 femmes au prochain parlement". Evoquant les critères retenus par son parti pour le choix des candidates, M. Kassa a indiqué que "la compétence demeure le principal critère en plus de la popularité de la candidate", ajoutant que le comité central du parti a chargé le secrétaire général de réduire la durée de militantisme pour les femmes pour se présenter aux élections législatives à moins de 7 ans. Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a souligné que cette loi oblige les partis "à proposer la candidature de femmes n'ayant aucune relation avec les programmes et les idées des formations politiques". Il a ajouté dans ce sens que "le fait d'obliger les partis à appliquer cette loi, induira un recul du niveau politique au sein du prochain parlement, car les partis ne disposant pas de compétences féminines se retrouveront obligés de proposer des candidates ordinaires". Les partis politiques devront, dans ce cas, proposer des candidates, même si cela se fera au détriment de la compétence, afin d'éviter l'annulation des listes qui ne répondent pas au taux requis, a indiqué M. Touati. Le chargé de l'information du Mouvement de la Société pour la paix (MSP), Kamel Mida, a indiqué pour sa part que le mouvement "a assez de militantes pour inscrire 20% des femmes sur ses listes de candidatures". Il a ajouté que le MSP choisira des candidates compétentes et ayant une popularité, soulignant que le mouvement ouvrira le champ politique à des femmes non militantes au sein du parti si elles sont capables de drainer les voix des électeurs et d'apporter un plus à l'assiette électorale du mouvement". Le MSP avait déjà proposé des femmes lors des élections législatives de 2007, a rappelé le responsable, ajoutant que des commissions chargées de l'examen des dossiers de candidatures au niveau des circonscriptions électorales, sont composées de femmes et d'hommes, ce qui dénote de la volonté du mouvement à ouvrir l'action politique à l'élément féminin. Par ailleurs, le responsable de l'information au Mouvement Ennahda, Mohamed Hdibi, a fait savoir que le mouvement "a suffisamment de militantes qui seront placées en tête de liste à travers les différentes circonscriptions électorales", rappelant que le mouvement Ennahda avait "proposé des femmes en tête de liste lors des élections législatives de 2007". Le texte de loi portant élargissement de la participation de la femme, vise à "renforcer le rôle de la femme en tant que partenaire actif dans la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance dans le pays". Pour ce faire, il propose des mécanismes pour supprimer les obstacles qui entravent la réalisation de cet objectif. Ainsi, la loi organique définissant les modalités d'élargissement de la représentation de la femme au sein des Assemblées élues, établit un processus graduel dans les taux de candidature féminine aux assemblées élues variant de 20 à 50%. Un taux de 20% a été retenu pour la représentation féminine aux élections de l'APN lorsque le nombre de sièges est égal à (04) et un taux de 30% pour un nombre de sièges égal ou supérieur à (05).