ALGER - L'année 2012 est une année particulière pour les femmes algériennes qui s'apprêtent à fêter, le 8 mars, la journée mondiale de la femme dans la mesure ou elle ont réalisé de nouveaux acquis grâce aux efforts colossaux consentis et sanctionnés par la promulgation de la loi sur l'élargissement de la représentation de la femme dans les assemblées élues, outre la mise en place d'une stratégie pour l'intégration et la promotion de la femme. L'Etat algérien est conscient que les efforts de développement ne pourraient atteindre les objectifs assignés qu'en garantissant l'exercice par la femme de tous ses droits et en facilitant la participation de celle-ci au processus de développement durable et de prise de décision, a estimé la ministre déléguée chargée de la famille et de la condition féminine, Mme. Saadia Nouara Djaafar dans un entretien à l'APS. Elle a salué, à cet effet, la promulgation de cette loi qui vient "combler" le manque enregistré dans le domaine de la participation de la femme à la vie politique. Passant en revue les acquis de la femme algérienne à travers plusieurs décennies, Mme Djaafar a rappelé que les dirigeants du pays, et à leurs têtes, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika "s'attelent, dans le cadre de ce programme, à réunir les conditions à même d'améliorer le mode de vie de la femme et garantir sa participation à la vie politique, afin de consacrer les principes d'équité, de justice et d'égalité des sexes dans tous les domaines notamment politique". La ministre a évoqué les différents plans sectoriels mis en oeuvre dans au titre de la stratégie nationale d'intégration et de promotion de la femme pour mieux l'impliquer dans le processus de prise de décision, estimant que la loi sur l'élargissement de la représentation de la femme dans la vie politique n'était qu'une occasion pour assurer "une large présence de la femme" dans les différentes assemblées élues. Puisque notre pays tiendra bientôt des élections législatives (10 mai prochain) "importantes", la femme algérienne "est appelée plus qu'avant " à adhérer et à participer massivement à la vie politique, d'autant que sa présence dans les assemblées élues "reste au deçà des aspirations", a-t-elle dit. Voila pourquoi la femme doit "saisir cette occasion" pour réaliser davantage d'acquis, dans le cadre de la dynamique que réaliser la scène politique nationale, en prévision des prochaines échéances électorales", a-t-elle ajouté. A l'approche des législatives, la ministre a estimé que la politique suivie par les différents partis en "courtisant" les femmes et en les encourageant à se porter candidates au sein de leurs listes, en application du nouveau texte de loi sur l'élargissement de la participation de la femme aux assemblées élues, "est à même de consolider le rôle de la femme en tant que partenaire efficient dans la promotion de la démocratie et la consolidation de la bonne gouvernance, à travers la proposition de mécanismes à même de lever les obstacles empêchant une réelle participation de la femme à la vie politique". Les taux proposés "sont satisfaisants pour la femme", a affirmé Mme Djaafar, soulignant que cette loi organique fait obligation à tous les partis à assurer les taux exigés, faute de quoi leurs listes seront systématiquement rejetées par le ministère de l'intérieur". Elle a rappelé à cet effet l'article 2 de cette loi qui prévoit que toute liste de candidats indépendants ou présentés par un ou plusieurs partis politiques doit comporter des femmes dont le nombre ne doit pas être inférieur aux taux differenciés définis proportionnellement au nombre de sièges à pourvoir.S'agissant de "la capacité" des partis à présenter, lors des prochaines élections législatives, des listes de femmes "compétentes", la ministre a affirmé que "celui qui doute de la capacité de la femme algérienne est en rupture avec la réalité de la société algérienne et méconnaît les acquis de la femme dans différents domaines". "L'occasion (des élections) est offerte aux partis politiques de faire participer les femmes militantes aux assemblées élues à travers l'élaboration de programmes sérieux qui reflètent les préoccupations des citoyens, femmes et hommes et le choix des candidats et des candidates capables d'assumer parfaitement les fonctions parlementaires". Après avoir rappelé le "rôle vital" de son département dans l'activation de la participation politique de la femme en cette conjoncture "sensible" dans la vie de la Nation, Mme Nouara Djaâfar a affirmé que son département et conformément aux orientations du président de la République a élaboré un plan d'application d'une stratégie nationale d'autonomisation de la femme et de son insertion dans la vie publique du pays. Ce plan auquel ont participé tous les secteurs ministériels, la société civile, des experts et des spécialistes, comprend notamment l'axe politique qui prend en charge le rôle de la femme dans la vie politique. Cet axe prévoit l'organisation de sessions de formation à l'adresse des personnalités de la société civile, des femmes dirigeantes au sein des partis politiques et de visites sur le terrain dans différentes wilayas du pays dans le but d'inviter les femmes à adhérer à l'action politique. La ministre a expliqué cette démarche par la nécessité pour la femme d'être présente dans les centres de décisions politiques et économiques pour une société "équilibrée", où, a-t-elle dit, "les principes d'égalité et de promotion des droits de l'homme seront renforcés". Pour Mme Djaâfar, il est important de convaincre la femme de la nécessité d'adhérer à la vie politique à la lumière de la dynamique que vit la société, rappelant, à ce propos, que le champ politique "n'est pas le monopole de l'homme" sachant, a-t-elle rappelé, que la femme algérienne a démontré son efficacité à travers différentes expériences. La ministre a imputé "le faible taux" de cette participation au milieu "fermé" des partis pour qui la femme "se désintéresse" de la politique en raison de ses préoccupations familiales et sociales. Cette thèse, a-t-elle ajouté, ne constitue pas "la règle générale" et ne "justifie pas" cette conviction démentie par les succès remportés par les femmes présentes en force aux niveaux politique, économique et social. Saisissant cette occasion, la ministre a fait part de sa conviction que la présence de la femme dans les prochaines assemblées élues et dans les centres de décision, contribuera à "changer son statut" à travers "le droit à l'égalité dans la gestion des affaires du pays conformément aux lois de la République". Mme. Djaâfar a insisté sur le rôle de tous les secteurs dans la promotion du rôle de la femme, notamment la société civile "où les luttes et aspirations des adhérentes se cristallisent". Les médias, a-t-elle précisé, ne sont pas en reste dans l'appui de cette participation à travers des questions qui évoquent la participation de la femme à la prise de décision et non pas seulement son rôle social. Toutes les conditions sont "réunies, a-t-elle dit, pour garantir une large participation de la femme aux prochaines élections législatives. "Les données ont beaucoup changé sur le terrain car la nouvelle loi encourage les femmes à prendre part à la vie politique en leur donnant plus confiance en elles-mêmes pour entreprendre des actions", a indiqué la ministre. Commentant les prochaines législatives, Mme Djaâfar a estimé qu'elles constitueront "une victoire" pour l'Algérie car le peuple algérien, et en particulier les femmes algériennes, sont "pleinement conscients" des enjeux internes et externes du pays.