Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi à l'unanimité une résolution dans laquelle il appelle notamment la Libye et les Etats voisins à coopérer pour stabiliser la situation de ce pays maghrébin et assurer la stabilité dans la région du Sahel. Le Conseil de sécurité ‘‘engage la Libye et les Etats voisins à nouer des contacts en vue d'instaurer une coopération régionale propre à stabiliser la situation de la Libye et d'empêcher des éléments de l'ancien régime libyen d'utiliser leur territoire pour planifier, financer ou commettre des actes de violence, ou d'autres actes illégaux, visant à déstabiliser la Libye et les Etats de la région, et note qu'une telle coopération serait bénéfique pour la stabilité dans la région du Sahel'', indique la résolution. Par ailleurs, il s'est dit ‘‘préoccupé par la prolifération illicite d'armes et de matériel connexe de tout type provenant de Libye, en particulier de missiles sol-air portables, dans la région et des répercussions qu'elle pourrait avoir sur la paix et la sécurité régionales et internationales''. En outre, cet organe de décision de l'ONU a prorogé de 12 mois le mandat de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL). Décidant que ‘‘les principes de l'appropriation nationale soient scrupuleusement respectés'', le Conseil note que le mandat modifié de la MANUL consisterait ‘‘à aider les autorités libyennes à déterminer les besoins et les priorités dans tout le pays, à y répondre en donnant des conseils stratégiques et techniques''. Il s'agit aussi d'appuyer l'action de la Libye en matière notamment de transition démocratique, de rétablissement de la sécurité publique et de lutte contre la prolifération illicite d'armes. En conséquence, le mandat modifié de la Mission vise ‘‘ à lutter contre la prolifération illicite de toutes armes et de matériel connexe de tout type, en particulier des missiles sol-air portables, éliminer les restes explosifs de guerre, exécuter des programmes de déminage, sécuriser et contrôler les frontières de la Libye''. S'agissant de l'embargo sur les armes, le Conseil a décidé de mettre fin à l'autorisation accordée aux Etats membres dans la résolution 1973 (2011), et de prendre toutes mesures dictées par la situation existante pour procéder à des inspections. Il souligne qu'il importe de mettre en œuvre intégralement l'embargo sur les armes imposé par la résolution 1970 de mars 2011 laquelle, rappelle-t-on,"empêche les pays de la fourniture, la vente ou de transfert d'armes à la Libye à partir de leur territoire" et "décrète que la Libye doit cesser d'exporter tous armements et matériel connexe et que tous les Etats membres devront interdire l'acquisition de ces articles auprès de la Libye". Le Conseil a également émis l'espoir de "la tenue d'élections libres, régulières et crédibles, en juin 2012, qui permettra de mettre en place une assemblée constituante". Dans son intervention, le représentant de la Libye à l'ONU, Abderrahmane Chalgham, a affirmé que son pays est "satisfait de la MANUL dont le rôle est indispensable pour l'assistance technique à la Libye dans cette phase de transition fondamentale", ajoutant que la Libye était "quasiment vierge de toute institution". Pour tenter de justifier la nécessité de lever les sanctions sur les armes, il a affirmé que la plupart des frontières de la Libye se trouvent dans des zones désertiques et qu'il est nécessaire d'armer les forces qui contrôlent les frontières. Selon lui, "il n'y a rien à craindre en ce qui concerne l'unité nationale et la sécurité".