Les praticiens spécialistes de la santé publique ont entamé mardi un mouvement de grève, le deuxième du genre en un mois, pour exiger notamment l'amendement de leur statut particulier, a indiqué mardi à Alger le président de leur syndicat, Mohamed Yousfi, alors que le ministère de tutelle insiste sur le caractère "illégal" de ce mouvement. Devant l'"obstination de la tutelle à ne pas prendre nos doléances en compte, nous sommes contraints de recourir encore une fois à la grève", a indiqué le président du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Mohamed Yousfi, précisant que le service minimum est tout de même assuré dans tous les CHU. Suite à ce débrayage, une dizaine d'opérations et de consultations ont été reportées, au CHU Mustapha Pacha, sauf les "urgentes", a appris l'APS auprès du Dr Sobaihi Djameleddine, spécialiste en réanimation au service chirurgie générale. Au centre anti-cancer "Pierre et Marie Curie", excepté les cas graves, toutes les consultations ne revêtant pas un caractère urgent ont été annulées selon le Dr Hakimi Yacine. Dans sa plate-forme de revendications, déposée depuis juin 2010, le SNPSSP exige l'amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35 %) et la révision du régime indemnitaire. Les contestataires revendiquent, également, la mise en application des mesures incitatives concernant le service civil, le respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux et un quota de logements de fonction. Réagissant à ce mouvement, le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a indiqué à la presse que la grève est "illégale et injustifiée", ajoutant que cette question est prise en charge par la justice. M. Ould Abbas qui s'exprimait en marge de l'inauguration d'un centre de procréation médicalement assistée (PMA), a, en outre, affirmé que des ponctions sur salaires ont été décidées à l'encontre des grévistes. Une grève de trois jours a avait été observée les 4, 5 et 6 mars par les médecins spécialistes de santé publique, une grève que le ministère de la santé avait également qualifiée d'"illégale". Rappelant que la tutelle a répondu à toutes les revendications du syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique, le ministre avait souligné que la justice avait tranché sur le dossier présenté à la direction de la fonction publique et au ministère du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale comprenant les augmentations de salaires des spécialistes avec effet rétroactif.