La revue Oxford Business Group (OBG) a mis en exergue dans sa dernière publication, la politique de prévention et de lutte contre le cancer en Algérie et les investissements consentis par le gouvernement dans ce domaine. Sous le titre "Stratégie renforcée de lutte contre le cancer", OBG a souligné que dans le cadre d'un vaste plan d'investissement visant à augmenter l'offre de services de santé, "l'Etat algérien a fortement revu ses dépenses à la hausse dans le domaine de la prévention et du traitement du cancer avec, en perspective, la création d'un grand nombre de nouveaux hôpitaux spécialisés et de centres anti-cancer". L'Algérie n'en est pas à ses premières armes en matière de lutte contre le cancer : en 2003, le pays a été parmi les premiers d'Afrique du Nord à développer un programme national de lutte contre cette maladie et contre d'autres maladies non transmissibles", lit-on dans cet article. "Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière a prévu un budget de 21 milliards de dinars (211,9 millions d'euros) pour la prise en charge du cancer en 2012 et s'est fixé comme priorité d'améliorer l'accès aux services pour les patients, en particulier dans les régions les plus reculées", a écrit à ce propos, le Cabinet d'intelligence international. La revue souligne que l'objectif du gouvernement est de faire passer le nombre de centres anti-cancer de 4 à 22 d'ici 2014 et ouvrir un centre de diagnostic dans chaque wilaya et chaque daïra. Pour autant, les dépenses qui seront consacrées en 2012 à la lutte contre le cancer ne constituent qu'une partie d'un plan d'investissement plus vaste actuellement en cours dans le domaine de la santé, a ajouté encore la revue spécialisée, affirmant que le plan quinquennal d'investissement 2010-2014 qui englobe toutes les dépenses publiques prévoit le financement de 45 nouveaux complexes spécialisés de santé, dont 15 unités de cancérologie. Six centres ont ouvert leurs portes début 2011, notamment dans les villes d'Alger, de Constantine et de Sétif, et des études de faisabilité sont en cours de réalisation pour les centres restants, a précisé le journal. Dans cet article, la revue a précisé que l'accent mis sur la réduction du nombre de cancers est "partie intégrante de la politique actuelle du gouvernement, qui porte une attention accrue à l'accès aux services de santé et, de manière plus générale, à la question des soins de longue durée". En matière de dépenses médicales, OBG précise que ceux-ci sont largement pris en charge par l'Etat, avec une participation estimée à 82%, "un chiffre extrêmement élevé par rapport à celui de la Tunisie et du Maroc, où les dépenses de l'Etat représentent, selon les estimations, une part de 50%," a souligné la revue. Concernant le secteur privé, OBG relate que "bien que de plus petite taille, celui-ci connait depuis son autorisation en 1988, une croissance soutenue et contribue aujourd'hui à hauteur de 16% aux dépenses globales de santé". Le secteur public est certes la plus importante source de financement de la santé mais l'investissement accru de la part du secteur privé dans des infrastructures de soins spécialisées pourrait largement contribuer à rendre les traitements anticancéreux plus accessibles à la population, a ajouté OBG. "Du fait en particulier d'une modification des modes de vie, d'un pouvoir d'achat en hausse et de l'urbanisation, l'Algérie est un pays en pleine transition épidémiologique : les décès dus à des maladies non transmissibles y dépassent désormais le taux de morbidité des maladies infectieuses. Un bon nombre d'entre elles est désormais presque éradiqué, il reste au pays un seul défi de taille dans ce domaine, à savoir la tuberculose, dont on enregistre environ 20 000 nouveaux cas chaque année", a ajouté la revue. Le plan anti-cancer du pays accorde une place capitale à la prévention, à la promotion de modes de vie sains, à l'amélioration de la qualité des soins, à l'existence de ressources humaines et matérielles adéquates et à la coopération avec des organisations internationales telles que l'OMS et l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA). "Si le pays réussit à surmonter l'obstacle du manque de personnel qualifié, les programmes d'investissements algériens devraient porter leurs fruits et on devrait voir une nette amélioration de l'accès à des soins de cancérologie de qualité dans les années à venir", conclut OBG.