L'intégration du nouveau vaccin contre le cancer du col de l'utérus dans le programme national de vaccination ou au sein de la nomenclature des médicaments remboursés par la sécurité sociale est le souhait des oncologues algériens. Le professeur Bouzid estime que la vaccination de 350 000 Algériennes, âgées de 9 à 15 ans, permettra de réduire de moitié le coût de la prise en charge du cancer du col de l'utérus, estimé actuellement à plus de 2,5 millions de dinars par malade, lors des 2e rencontres cancérologiques Maghreb PACA organisées à la Bibliothèque nationale du Hamma. « 70 milliards de dinars ont été consacrés, durant le premier semestre 2006, à l'achat de médicaments pour le service d'oncologie du CPMC », a-t-il relevé. Affirmant que l'efficacité du nouveau vaccin a été prouvée à 100%, le professeur Bouzid a précisé que son utilisation permettra d'« éradiquer le cancer du col de l'utérus en Algérie à l'horizon 2035 ». Le dossier de l'enregistrement du nouveau vaccin est en cours d'étude au niveau du ministère de la Santé. Le professeur Bouzid a indiqué qu'au niveau du Maghreb, la situation épidémiologique est identique dans les trois pays. Les localisations sont aussi identiques et sont respectivement le cancer du sein, le cancer du col de l'utérus et le cancer du côlon rectum pour la femme, et le cancer du poumon, de la vessie et du côlon rectum pour l'homme. Cette rencontre, a-t-il souligné, a pour objectif justement d'aligner la qualité des soins des deux côtés de la Méditerranée. Il est question d'arriver à adopter un consensus des traitements des localisations en collaboration avec l'Institut national du cancer en France et l'Association transméditerranéenne d'oncologie. Des ateliers sur « l'épidémiologie », « la recherche clinique », « le programme formation », « le programme soignant » et sur « la méthodologie d'établissement des référentiels » seront tenus au cours de cette 2e rencontre. « C'est ce qui nous permettra d'arriver à adopter une démarche commune dans le traitement des localisations fréquentes », a-t-il signalé. C'est aussi l'occasion pour les oncologues de proposer des stratégies de prévention, telles que la vaccination en tant que prévention primaire, par exemple, du cancer du col utérin. Selon lui, il est aussi important d'assurer une formation adéquate aux personnels et optimiser les moyens mis à la disposition de ces personnels. « Et surtout pour que tous les cancéreux aient l'accès aux soins », a-t-il souligné. Et de signaler que 70 000 nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues, sont enregistrés chaque année au Maghreb, dont 30 000 nouveaux cas en Algérie. Pour sa part, le professeur Laurent Cals, président de la Fondation nationale de cancérologie des centres hospitaliers français, a indiqué que cette 2e rencontre cancérologique Maghreb-PACA ambitionne l'amélioration des soins en cancérologie dans les pays du Maghreb, à travers notamment l'échange d'expériences et de connaissances. Pour Maurice Soustiel, directeur de la coopération à l'Institut national du cancer en France, cette rencontre est surtout une rencontre d'échange d'expériences. « C'est un projet d'égal à égal. Les médecins algériens ont le même niveau de formation que nous. Mais ce qui manque au plus haut niveau est de faire de la France un partenaire pour lutter contre le cancer », a-t-il déclaré. Pour lui, l'important, aujourd'hui, est de mettre en œuvre des mesures contre cette maladie et que les praticiens comprennent qu'ils ont une responsabilité. Il rappelle que la lutte contre le tabac doit être une des mesures à entreprendre en urgence. Il recommande, ainsi, de mettre en place une structure où le patient est le centre de la corporation. La mise en place d'un plan cancer est, selon lui, indispensable, en raison de la situation épidémiologique dans la région.