La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) s'est indignée dimanche contre la mise en vente aux enchères annoncée en France d'instruments de torture utilisés contre le peuple algérien durant l'ère coloniale. "C'est avec une profonde indignation que nos compatriotes ont appris par voie de presse que des instruments de torture, dont une guillotine ayant servi par le passé dans notre pays ont été mis en vente aux enchères publiques en France par leur propriétaire actuel", a indiqué la CNCPPDH dans un communiqué. Pour la Commission, cette "infamie qui procède de l'apologie posthume de la période coloniale dans tout ce qu'elle avait d'inhumain représente également une provocation délibérée à l'encontre d'un pays qui se prépare à célébrer le 50ème anniversaire de son indépendance". Affirmant sa détermination à "protester publiquement" à l'encontre de cette "nouvelle manifestation des tenants d'une période définitivement révolue", la CNCPPDH a rappelé que "si elle a fait effectivement souffrir ceux qui l'ont subie, la torture dont les instruments sont ainsi glorifiés, n'a dégradé que ceux qui l'ont pratiquée". La vente aux enchères controversée d'instruments de torture prévue auparavant le 3 avril à Paris, avait été suspendue "dans un esprit d'apaisement", avait annoncé la maison d'enchères Cornette de Saint Cyr. Cette vente d'objets de torture rassemblés par l'ex-bourreau français, Fernand Meyssonnier, a suscité l'indignation d'associations de défense des droits de l'homme. "Devant l'émotion suscitée par cette vente, nous avons décidé de la suspendre afin que toutes les parties concernées puissent examiner dans le calme le contenu réel de cette collection", avait déclaré le commissaire-priseur Bertrand Cornette de Saint Cyr.