Une manifestation de diplômés chômeurs dans le centre de Tunis a été dispersée par la police faisant une vingtaine de blessés ont rapporté des témoins, cités par des médias. "Une vingtaine de manifestants ont été blessés lorsque la police déchaînée qui a chargé", a confirmé Belgacem Ben Abdallah, membre de l'Union des diplômés chômeurs qui a appelé au rassemblement. "Nous sommes venus manifester pacifiquement pour l'emploi, la liberté et la dignité car rien n'a changé depuis la révolution. La police s'est comportée sauvagement comme au temps de Ben Ali", a-t-il témoigné. Le ministère de l'Intérieur a fait, pour sa part, état de six agents de police blessés par des jets de pierre et accusant les manifestants de braver la loi. "Ils ont été avertis mais ont délibérément ignoré l'interdiction pour envahir les lieux par la force, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les en empêcher ce qui a provoqué des heurts", a indiqué le porte-parole du ministère Khaled Tarrouche. "Nous ne laisserons pas installer le chaos et ne permettrons pas que la loi soit piétinée, les manifestants avaient le choix entre plusieurs endroits pour s'exprimer librement", a-t-il souligné. Des milliers de diplômés chômeurs, venus de toutes les régions de Tunisie, ont été, empêchés par la police d'accéder à l'avenue principale Habib Bourguiba, interdite aux rassemblements depuis le 28 mars, en tirant des gaz lacrymogènes et en les tabassant avec leur matraques. Dans son programme de création d'emplois, le gouvernement prévoit la création de 25.000 postes dans la fonction publique, un chiffre "bien loin de satisfaire aux 300.000 demandes" des diplômés de l'université.