Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, a une nouvelle fois demandé lundi au gouvernement syrien de cesser toutes les opérations militaires contre les civils et de respecter ses engagements. "Le Secrétaire général est inquiet des informations faisant état de la poursuite de la violence et des violations des droits de l'homme en Syrie, qui a entraîné un flux croissant de réfugiés dans les pays voisins", a souligné son porte-parole dans une déclaration à la presse. Ban Ki-Moon a discuté lundi matin avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui a fait part de "l'extrême préoccupation" des autorités turques au sujet des récents développements, qui ont entraîné des morts et des blessés sur le territoire turc. "Le Secrétaire général déplore vivement les tirs meurtriers transfrontaliers, en provenance de Syrie, à l'intérieur de la Turquie, et aussi à l'intérieur du Liban", a poursuivi le porte-parole. Le Secrétaire général de l'ONU a remercié une nouvelle fois les pays voisins de la Syrie pour leur hospitalité à l'égard des Syriens déplacés et pour avoir gardé leurs frontières ouvertes, selon son porte-parole. Il a précisé que les Nations Unies avaient immédiatement mobilisé une assistance d'urgence quand la Turquie les a informées de l'arrivée de milliers de réfugiés syriens. "Nous sommes prêts à fournir davantage d'assistance humanitaire", a-t-il ajouté. "Le Secrétaire général réitère sa demande que le gouvernement de Syrie cesse immédiatement toutes les opérations militaires contre les civils et remplisse tous les engagements pris auprès de l'Envoyé spécial conjoint Kofi Annan", a-t-il déclaré. "La date-butoir pour la cessation complète de la violence approuvée par le Conseil de sécurité doit être respectée par tous sans condition", a insisté le porte-parole. Ban Ki-Moon s'est dit aussi vivement préoccupé par "la dégradation rapide de la situation humanitaire, qui concerne maintenant plus d'un million de personnes". "Les informations les plus récentes sur le nombre croissant de réfugiés arrivant dans les pays voisins sont alarmantes", a dit son porte-parole. Dans une déclaration dimanche à Genève, l'Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, s'est également dit "choqué par les récentes informations faisant état d'une escalade de la violence et d'atrocités dans plusieurs villes et villages en Syrie". Cette violence a causé "un nombre élevés de morts, de réfugiés et de personnes déplacées, en violation des assurances qui m'ont été données", a-t-il ajouté. "J'appelle de nouveau le gouvernement et l'opposition à cesser toutes formes de violence d'ici le jeudi 12 avril à 06h00 heures locales", a souligné l'Envoyé spécial conjoint. La semaine dernière, dans une déclaration de la présidence du Conseil de sécurité, les membres du Conseil ont demandé aux autorités syriennes d'honorer "de toute urgence et de manière visible" les engagements qu'elles ont pris auprès de Kofi Annan. Le gouvernement syrien s'est engagé le 25 mars à appliquer le plan en six points de l'Envoyé spécial conjoint. La Syrie s'est engagée notamment à mettre fin aux mouvements de troupes en direction des agglomérations, à cesser d'utiliser des armes lourdes en ces lieux et à commencer à retirer les troupes concentrées dans les agglomérations et aux alentours, et à s'acquitter intégralement de ces engagements d'ici au 10 avril au plus tard. Le Conseil de sécurité a demandé à toutes les parties, y compris à l'opposition, de mettre fin à la violence armée sous toutes ses formes dans les 48 heures suivant la mise en œuvre par le gouvernement syrien de l'intégralité des mesures énoncées.