Le président du Conseil supérieur de la Langue arabe (CSLA), Mohamed Ould Khalifa a affirmé, mardi à Alger, que le nombre d'utilisateurs de la langue arabe en tant que langue fédératrice sur internet a doublé en 10 ans. Dans son allocution d'ouverture de la conférence internationale sur "le multilinguisme et la langue fédératrice", M. Ould Khalifa a souligné que "des indices augurent d'un bel avenir pour la langue arabe dont le nombre d'utilisateurs sur internet a doublé durant les dix dernières années". La langue arabe "est la plus utilisée en Algérie en matière de communication sociale entre jeunes", a-t-il souligné mettant en avant le rôle de l'école algérienne et les efforts de l'Etat en la matière. La Langue arabe occupe la 6ème place sur la liste des langues les plus utilisées à travers le monde, a-t-il ajouté rappelant que les pays arabes comptaient plus de 300 millions de personnes. La langue arabe fait partie des langues officielles utilisées dans les instances et organisations internationales à l'instar de l'Organisation des Nations unies (ONU), a-t-il ajouté. Dans ce contexte, M. Ould Khalifa a indiqué que la langue arabe étroitement liée au Coran "est la seule qui compte un texte sacré" précisant que le Coran a unifié les différents dialectes. Pour M. Ould Khalifa, "le sous-développement des sociétés arabes, l'occupation étrangère, le complexe d'infériorité et la dépendance ont entravé le développement de la langue arabe et appauvri son patrimoine culturel". Considérer la langue arabe comme étant une langue nationale et officielle "n'est autre qu'un exercice de la démocratie linguistique" à l'instar de plusieurs pays qui ne nient pas le rôle de la langue arabe et son importance dans l'homogénéité sociétale et culturelle, a-t-il indiqué. Les efforts des Zaouias, des écoles coraniques et du mouvement national ont permis la préservation de la langue arabe, a souligné M. Ould Khalifa. M. Ould Khalifa, qui s'est félicité de l'usage par les médias étrangers de la langue arabe pour transmettre les informations aux régions arabes, s'est dit étonné que "certains arabes qualifient la langue arabe de langue morte". L'intervenant a, par ailleurs, affirmé que son instance s'attelle à faire de l'arabe une langue attractive et non répulsive, ajoutant que la langue fédératrice, qui n'exclut pas les autres langues, "doit être maîtrisée et exploitée dans différentes sciences". Sur un autre registre, M. Ould Khalifa a mis en relief le rôle de la traduction "dans l'enrichissement du patrimoine culturel et la recherche scientifique en dépit du manque de dictionnaires arabes qui pose un problème pour les étudiants universitaires".