Les participants à une journée d'études sur "la possibilité de tirer profit des recherches en linguistique à l'Université d'Alger" ont souligné, mercredi à Alger, la nécessité de fournir davantage d'efforts pour une meilleure exploitation de la langue arabe dans les recherches et thèses universitaires. La langue arabe est à même d'assimiler le développement enregistré dans les domaines scientifique et technique, ont souligné les participants ajoutant que la majorité des thèses et mémoires universitaires sont présentés en langue étrangère. Intervenant à l'occasion, le président du Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA), M. Mohamed Larbi Ould Khalifa a affirmé que la recherche en langue arabe devrait évoluer davantage, la langue "étant l'autorité de la culture et le fondement de toute identité collective". Il a mis en avant l'intérêt accordé par le CSLA aux recherches en langue arabe dans les instituts et universités du pays. De son coté, M. Mohamed El Hadi Boutarène, maître assistant à l'Ecole normale supérieure de Bouzaréah a indiqué que les recherches en sciences technologiques et techniques ne se font pas en langue arabe "comme en témoignent les différentes études menées aux universités algériennes". Parmi les entraves qui se posent à la recherche en langue arabe, "la croyance qui veut que la langue arabe est incapable d'assimiler le développement scientifique et de maîtriser la terminologie technique". Il s'agit également de "l'absence d'une méthodologie unifiée" dans la traduction des noms des matières scientifiques vers la langue arabe. Mme Safia Keskes, enseignante à l'Université de Tizi Ouzou a relevé le niveau relativement faible "des thèses de magistère et de doctorat" et les lacunes enregistrées en matière d'orthographe de la langue arabe. De son coté, M. Abdeldjallil Mourthad de l'université de Tlemcen a estimé que la répétition des thèmes de thèses et mémoires "a engendré un cumul culturel et scientifique qui pèse désormais sur un discours scientifique de qualité en langue arabe".