La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a déclaré jeudi que le G8 saluait le retour au calme en Syrie après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu décrété jeudi matin par les autorités syriennes en application du plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Mme Clinton s'exprimait lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre des ministres des Affaires étrangères du G8 (Etats-Unis, Russie, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) tenue mercredi et jeudi à Washington. La chef de la diplomatie américaine a affirmé que lors de leurs discussions sur l'évolution de la situation en Syrie, les ministres des Affaires étrangères du G8 ‘‘se sont félicités du rapport de Kofi Annan selon lequel la violence en Syrie a, du moins pour le moment, diminué''. Dans une déclaration faite jeudi, rappelle-t-on, M. Annan s'est dit "encouragé par les informations montrant que la cessation des hostilités promise par les autorités syriennes à partir du 12 avril semblait tenir". Soulignant qu'elle avait eu un "long entretien" bilatéral avec son homologue russe Serguei Lavrov, en marge de cette réunion du G8, Mme Clinton a précisé que "ce cessez-le-feu constitue une étape importante, mais qu'il ne représente qu'un élément du plan de l'Envoyé spécial" de l'ONU et de la Ligue arabe. Se référant au rapport de Kofi Annan, Mme Clinton a considéré, toutefois, que le gouvernement de Bachar Al Assad "ne s'est pas conformé, jusqu'à présent, aux obligations clés" au plan en 6 points de M. Annan. Dans ce sens, elle a souligné qu'"il restait à voir si le régime tiendra sa promesse pour retirer ses troupes des agglomérations, permettre des manifestations pacifiques, donner le libre accès à l'aide humanitaire et à la presse et entreprendre une transition politique". Pour Mme Clinton, "le plan Annan n'est pas un menu d'options mais c'est plutôt un ensemble d'obligations où il ne s'agit pas de faire une sélection" du contenu. "Pour qu'elle ait un sens, cette halte apparente de la violence doit conduire à un processus politique crédible et une solution pacifique, inclusive et à la transition démocratique", a-t-elle poursuivi. A ce propos, elle a avancé que "les Etats-Unis, qui sont en contact avec les membres de l'opposition, continueront à regarder de près pour voir comment les choses évolueront". Réitérant que le président syrien Bachar Al Assad "doit quitter le pouvoir", elle a fait valoir que "le peuple syrien doit avoir la chance de tracer son propre avenir". Questionnée sur le projet de résolution du Conseil de sécurité qui prévoit notamment l'envoi d'observateurs internationaux chargés de surveiller le cessez-le-feu, la secrétaire d'Etat a souligné que cette mission de surveillance "ne sera une force pour la paix et la sécurité que si elle jouirait de la pleine liberté d'action en Syrie". Cela signifie, a-t-elle ajouté, que cette mission d'observateurs doit bénéficier "de la liberté de circulation, de communications sécurisées et d'une large présence sur le terrain pour pouvoir s'assurer de la mise en œuvre du plan en six points (de Kofi Annan) partout en Syrie". Par ailleurs, Mme Clinton a fait savoir que l'Afrique et le Sahel, en particulier, ont également été examinés au cours de cette réunion des ministres des Affaires étrangères du G8. "Nous avons discuté, en particulier, de la façon dont nous pouvons approfondir notre coopération afin de prévenir les conflits, faire face aux défis de la sécurité alimentaire, et de protéger et de faire progresser la démocratie", a-t-elle dit. Aussi, a-t-elle ajouté, les 8 chefs de la diplomatie de ce groupe "ont convenu également de l'importance de soutenir les pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord qui oeuvrent pour la transition vers la démocratie, l'amélioration de la gouvernance, de la création de l'emploi et de développement du commerce et de l'investissement".