La secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, a affirmé que la déclaration faite mercredi par le Conseil de sécurité de l'ONU sur la question syrienne était une "étape positive", en appelant le président syrien de s'engager dans le plan proposé. Le Conseil de sécurité a indiqué, plus tôt, qu'il souscrivait sans réserve à la proposition préliminaire en six points soumise aux autorités syriennes que l'Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe, M. Kofi Annan, a présentée vendredi dernier pour un règlement pacifique de la crise syrienne. Relevant que le Conseil "a, maintenant, parlé d'une seule voix"', Mme Clinton a considéré que cet "appui unanime" de l'organe de décision de l'ONU pour le plan proposé "constituera un autre facteur significatif lors des discussions" avec le gouvernement syrien. "Au président Al Assad et à son régime, nous leur disons avec la communauté internationale : Prenez ce chemin, engagez-vous, ou vous ferez face à une pression croissante et à l'isolement", a-t-elle poursuivi. Elle a indiqué, en outre, que les Etats-Unis travaillaient en coordination avec l'ONU pour la livraison de l'aide humanitaire, ainsi qu'avec l'opposition syrienne "afin de renforcer sa préparation pour participer au processus de transition" en Syrie, tout en évoquant également la prochaine réunion des "Amis de la Syrie" qui se tiendra en début avril à Istanbul (Turquie). Par ailleurs, la secrétaire d'Etat a affirmé que les Etats-Unis agissaient "sur plusieurs fronts" et a demandé, dans ce sens, à l'armée syrienne de "refuser les ordres de tirer sur les concitoyens" tout en exhortant également la communauté d'affaires syrienne "qui soutient le régime syrien" de s'impliquer pour la mise en oeuvre de la déclaration du Conseil de sécurité et avec la mission de Kofi Annan. Il est à souligner qu'aux termes de sa déclaration de mercredi, le Conseil de sécurité a demandé au gouvernement et à l'opposition syrienne "à oeuvrer de bonne foi" avec Kofi Annan "à la recherche d'un règlement pacifique de la crise syrienne et à appliquer intégralement et immédiatement sa proposition préliminaire en six points". Par cette proposition, le Conseil demande aux autorités syriennes de s'engager à collaborer avec l'Envoyé spécial conjoint ''dans le cadre d'un processus politique ouvert, dirigé par les Syriens, de façon à répondre aux aspirations et préoccupations légitimes du peuple syrien''. Tout en réaffirmant son "profond attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'unité et à l'intégrité territoriale de la Syrie", le texte prévoit la désignation par la Syrie d'un interlocuteur disposant des pouvoirs nécessaires lorsque l'Envoyé en fera la demande. La Syrie devrait aussi s'engager, poursuit le Conseil, à cesser les combats et à assurer de toute urgence, sous la supervision de l'ONU, un arrêt effectif de toutes les formes de violence armée par toutes les parties afin de protéger les civils et de stabiliser le pays. Cette proposition prévoit notamment un arrêt des mouvements de troupes en direction des agglomérations et de l'utilisation des armes lourdes et envisage la mise en place d'un ''mécanisme de supervision efficace géré par l'ONU''. La troisième proposition entérinée par le Conseil concerne l'acheminement de l'aide humanitaire en temps voulu dans toutes les zones touchées par les combats, qui doit être assuré par les autorités syriennes. Elle prévoit aussi une "pause humanitaire quotidienne de deux heures". En quatrième lieu, la Syrie devrait accélérer et multiplier les libérations de personnes arbitrairement détenues et communiquer la liste de tous les lieux où ces personnes sont détenues. Les deux derniers points de la proposition concernent la liberté de circulation des journalistes dans tout le pays et le respect de la liberté d'association et du droit de manifester pacifiquement. Dans sa proposition, le Conseil demande à l'Envoyé Kofi Annan de le tenir informé, régulièrement et en temps opportun, de l'évolution de sa mission. A la lumière de ces rapports, le Conseil envisagera "toute autre mesure qu'il jugera appropriée."