La campagne électorale des élections législatives du 10 mai 2012 débute ce dimanche à travers l'ensemble du territoire national et verra l'entrée en compétition de 44 formations politiques qui s'évertueront à présenter leurs programmes pour convaincre les électeurs. Tout est fin prêt pour un bon déroulement de la campagne électorale qui prendra fin le 6 mai, soit trois jours avant le début du scrutin, avec la mise en place de supports d'affichage, la détermination des créneaux de passages radio-télévisés ainsi que les salles et les espaces réservés aux meetings. Plus de 2. 053 listes de candidatures ont été enregistrées dans le cadre de ces élections, soit 1. 842 listes sous l'égide de 44 partis politiques et 211 autres au titre de listes de candidats indépendants, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales. D'autre part, l'Algérie a fait appel à des observateurs étrangers pour suivre le déroulement du processus électoral et témoigner de la transparence et de la crédibilité du scrutin. En ce sens, le scrutin sera suivi par plus de 500 observateurs internationaux, dont 120 observateurs de l'Union européenne (UE), 200 de l'Union africaine (UA), 100 de la Ligue arabe, 10 de l'ONU et 20 de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), en plus des deux délégations des ONG Carter et NDA, qui ont confirmé l'envoi de leurs observateurs. S'agissant de la loi électorale, elle a défini les principes régissant la campagne, à savoir l'équité, l'égalité des chances entre candidats, la crédibilité, la probité, la concurrence loyale et le respect des règles de l'ordre public en ce qui a trait à l'action politique. Il est ainsi interdit durant la campagne électorale l'utilisation des biens ou moyens d'une personne morale privée ou publique, institution ou organisme public "sauf dispositions législatives expresses contraires". L'utilisation, sous quelques forme que ce soit, des lieux de culte, des institutions et administrations publiques ainsi que des établissements d'éducation d'enseignement et de formation quelle que soit leur nature ou appartenance, à des fins de propagande électorale, est également interdite. Quant au candidat, il doit s'interdire "tout geste, attitude, action ou autre comportement déloyal, injurieux, déshonorant, illégal ou immoral". "L'usage malveillant des attributs de l'Etat" est également interdit. Concernant le volet financier, il est stipulé que les actes de procédures, décisions et registres relatifs aux élections sont dispensés du timbre, de l'enregistrement et des frais de justice. Les cartes d'électeurs, les bulletins de vote et les frais d'organisation des élections sont également dispensés d'affranchissement en période électorale. Par ailleurs, il est strictement interdit à tout candidat à une élection à un mandat national ou local, de recevoir d'une manière directe ou indirecte, des dons en espèces, en nature ou toute autre contribution, quelle qu'en soit la forme, émanant d'un Etat étranger ou d'une personne physique ou morale de nationalité étrangère. La loi électorale stipule que les campagnes électorales sont financées au moyen de ressources provenant de la "contribution des partis politiques, de l'aide éventuelle de l'Etat accordée équitablement et des revenus du candidat", plafonnant les dépenses de campagne pour chaque liste de candidats aux élections législatives à "un million de dinars par candidat". Par ailleurs, les listes des candidats aux élections législatives ayant recueilli au moins 20% des suffrages exprimés peuvent obtenir "un remboursement de 25% des dépenses réellement engagées et dans la limite du plafond autorisé". Cependant, le remboursement ne peut s'effectuer qu'après proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Le texte de la loi électorale comprend également des dispositions pénales détaillées à travers 27 articles portant sur des peines d'emprisonnement et différentes amendes à l'encontre de tout contrevenant. Dans le cadre de cette campagne, l'opération de tirage au sort relative à la répartition équitable des temps d'antenne entre les partis à la télévision et à la radio a été effectuée, la télévision ayant mobilisé un staff de 100 journalistes et techniciens qui veilleront au bon déroulement de cette opération, en plus d'une équipe médiatique mobilisée dans chaque wilaya. En tout, 25 cellules de montage et 25 centres de diffusion ont été constitués à cette occasion. S'agissant de la Radio nationale, quatre studios numériques ont été installés au niveau du centre de presse au Palais des Nations pour l'enregistrement des interventions des candidats aux élections. La mission de réguler le volume horaire de passage des partis politiques et des listes indépendantes en lice pour les législatives, échoit à la Commission nationale de surveillance des élections législatives, en vertu des dispositions de l'article 180 de la loi électorale qui énonce que cette commission "délibère sur la répartition de l'égal accès aux médias publics entre les candidats". La Commission nationale de supervision des élections législatives a, de son côté, organisé, en prévision de la campagne électorale, un séminaire ayant réuni les membres de ses 69 sous-commissions et de sa commission centrale.