Le Premier ministre du Mali, Cheick Modibo Diarra, a envisagé mercredi l'ouverture de corridors pour ravitailler en nourriture et en médicaments les Maliens du nord du pays, selon télévision publique. "Nos compatriotes (...) sont des prisonniers de guerre en ce moment" dans le Nord, "détenus par des gens qui, peut-être, n'ont pas souvent les moyens de les nourrir, mais qui n'ont même pas les moyens de les soigner", a déclaré M.Diarra à la télévision publique ORTM, à l'issue d'une audience avec le président intérimaire, Dioncounda Traoré, à Bamako. Cela représente "un problème humanitaire" et "il faut très rapidement que nous puissions recevoir ces compatriotes qui sont dans ces conditions, pour pouvoir les soigner (...) et en même temps essayer d'ouvrir des corridors pour que nos concitoyens puissent être ravitaillés en médicaments et en nourriture", a-t-il ajouté. Sur le terrain, la situation est alarmante pour les populations prises au piège dans ces zones, où ont eu lieu des pillages, saccages et des violations des droits de l'Homme dont des viols, selon des médias citant des témoins. La crise a fait en trois mois plus de 268.000 déplacés et réfugiés, selon l'ONU. Cheick Modibo Diarra doit former un gouvernement "d'union nationale", dont la priorité sera de résoudre la grave crise dans le nord du Mali, occupé et contrôlé par divers groupes armés. Ces groupes ont profité du coup d'Etat militaire du 22 mars contre le régime du président Amadou Toumani Touré (ATT) pour accélérer leur offensive lancée depuis mi-janvier et prendre le contrôle des trois régions administratives composant le Nord : Kidal, Gao et Tombouctou, coupant de fait le Mali en deux.