France) - Les deux candidats qui vont représenter la communauté algérienne établie dans le sud de la France dans la future assemblée populaire nationale (APN) sont insuffisants de l'avis de ressortissants algériens établis dans l'Aquitaine, rencontrés dimanche à Bordeaux. Les ressortissants interrogés par l'APS, estiment que la "mission" des futurs représentants de la communauté est "importante" et ne devrait pas se limiter aux tarifs des billets de déplacement vers et de l'Algérie, ni au rapatriement des corps vers la mère patrie, même s'ils ont relevé que ces questions font partie des préoccupations essentielles de la communauté. Mohamed Baba Arbi, anthropologue et vice président d'une association, a qualifié de "dérisoire" le nombre de députés représentant la communauté, au regard "des besoins" de cette dernière et de "l'appui" qu'elle attend des autorités algériennes. Relevant que dans le cadre de l'association, il a mené une campagne de sensibilisation et d'information au même titre que certains de ses compatriotes, il a assuré que la communauté est "consciente de l'importance" des législatives et savent, à la faveur de la campagne menée par le consulat et par le mouvement associatif, que la loi suprême (la constitution) sera révisée lors de la future mandature. D'autres, à l'image de Hassen et Rafik, jeunes de la troisième génération d'émigrés, se sont interrogés sur le bilan de l'élu de 2007, disant que même s'ils "savent un peu" que le rendez-vous électoral de mardi est "de taille", ils se demandent pourquoi ils ont l'impression de "ne pas être représentée en Algérie." Mohamed, un quinquagénaire, a pour sa part, appelé toute la communauté à voter, même s'il dit ne pas vouloir influencer les choix, regrettant que "les Algériens du pays considèrent les émigrés de France comme des Français, et que ces derniers les considèrent, à leur tours comme des 'beurres', mais jamais des Français à part entière". Pour lui, deux candidats pour des milliers, voire des centaines de milliers d'Algériens est "une faible représentativité", au regard du rôle que pourrait jouer la communauté dans le développement économique par l'investissement en argent et en savoir. Il a pour sa part regretté que "jusqu'à présent, aucun résultat concret n'a été remarqué" ou réalisé par les représentants de la communauté à 'APN. Ils auraient pu, selon lui, "au moins déclencher un début de quelque chose qui l'impliquerait dans des projets en Algérie". Pour d'autres ressortissants interrogés, le nombre de représentants "compte peu", l'essentiel étant dans "l'efficacité" regrettant qu'à nos jours, les "victimes de l'injustice et de la xénophobie parmi les ressortissants ne trouvent pas un vis-à-vis pour les remettre en place." Pas moins de 19.081 Algériens établis à Bordeaux et inscrits sur le fichier électoral du consulat sont attendus pour élire le représentant de la Zone 2 sud France, mardi prochain au niveau de 5 bureaux de vote délocalisés et un sixième au siège même du consulat algérien à Bordeaux. Il est à souligner que la région sud de la France était représentée par un seul candidat, de même que celle du nord et des deux autres zones. La communauté algérienne établie à l'étranger était représentée à l'APN par quatre (4) candidats en tout, la prochaine en comptera huit (8).