Le scrutin pour l'élection des 462 sièges de l'Assemblée populaire nationale (APN) a commencé jeudi matin sous le regard averti de quelque 500 observateurs étrangers, déployés en Algérie en réponse à l'invitation du président de la République. L'opération est ainsi suivie par environ 150 observateurs de l'Union européenne (UE), 200 de l'Union Africaine (UE), 130 de la ligue arabe, 20 de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI), 7 de l'ONU et des représentants de l'ONG américaine NDI (Institut démocratique américain). Arrivés en Algérie à la fin mars, les observateurs de l'UE dont le nombre avoisine les 150, sont les seuls à avoir suivi toute la phase de préparation du scrutin y compris la campagne électorale, laquelle s'est déroulée "sans incidents majeurs et d'une façon assez pacifique dans l'ensemble", selon le chef de la mission José Ignacio Salafranca. Le travail de la mission s'est jusque-là déroulé "dans la transparence totale et sans obstacles", avait-il témoigné. Le parlementaire européen avait indiqué que la mission " possédait une grande expérience en matière d'observation des élections" et qu'elle pourra ainsi évaluer, de manière très précise, le déroulement du scrutin. Les observateurs sont "présents aux bureaux de vote, aux centres de dépouillement puis aux wilayas pour suivre l'ensemble du processus électoral", a-t-il souligné, assurant que sa mission a reçu "toutes les garanties de la part des autorités pour pouvoir travailler dans la transparence totale". C'est la première fois que l'UE envoie une mission d'observation des législatives en Algérie, une démarche entièrement prise en charge financièrement par l'Union. La mission rendra publiques ses observations lors d'une conférence de presse prévue dimanche prochain. Ca ne sera qu'un rapport préliminaire, le rapport final étant prévu pour juin. L'UA a, de son côté, dépêché en Algérie 200 observateurs dirigés par M. Joaquim Chissano, ancien président de la République du Mozambique. C'est la mission d'observation la plus importante en termes de nombre. La mission africaine, déployée à travers les 48 wilayas du pays, est composée de parlementaires panafricains et nationaux, d'ambassadeurs africains auprès de l'UA à Addis Abéba, de responsables d'institutions électorales et des membres de la société civile, L'observation de la mission portera sur "la régularité, la transparence, l'équité et le bon déroulement du scrutin". Peu après l'annonce des résultats provisoires du scrutin, la mission rendra publique, lors d'une conférence de presse, son opinion et "formulera éventuellement, dans un rapport qu'elle adressera aux autorités algériennes compétentes, ses observation et recommandations", a-t-elle précisé. Arrivés samedi à Alger pour un séjour de dix jours (du 5 au 15 mai), les observateurs de l'ONU, au nombre de sept, sont conduits par M. Amara Essy ancien ministre des Affaires étrangères de Côte d'Ivoire et ancien président de l'Assemblée générale de l'organisation onusienne. La mission se déploiera dans trois wilayas du pays dont Alger pour "suivre tout le processus électoral depuis l'ouverture des bureaux de vote jusqu'à la compilation des résultats à tous les niveaux et à la publication des résultats provisoires". N'étant pas une mission d'observation proprement dite mais plutôt une "mission de suivi et d'évaluation", le panel onusien ne fera donc aucune déclaration publique sur la conduite et les résultats des élections. Il adressera son rapport directement au secrétaire général de l'ONU. Quant à la mission d'observation de la Ligue arabe, elle est composée de132 membres dirigés par le président du bureau du secrétaire général de la Ligue, M. Wadjih Hanafi. Le Secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil Al-arabi avait insisté sur "l'intérêt accru" qu'accorde son organisation aux législatives en Algérie, soulignant que la mission de la ligue est la plus importante mission d'observation dépêchée jusqu'à présent dans la région. La vingtaine d'observateurs de l'OCI, dirigés par M. Habib Kaabchi, arrivée en Algérie dimanche pour un séjour d'une semaine, est également sur le terrain pour suivre l'opération. Durant leur séjour en Algérie, les observateurs étrangers ont rencontré les autorités politiques et judiciaires nationales, les acteurs du processus électoral, les partis politiques et la société civile algérienne. Ces observateurs s'intéressaient, lors de leurs entretiens en Algérie, "exclusivement à la conformité de la campagne électorale avec les lois en vigueur", selon le témoignage de la Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL) qui a écarté toute tentative d'ingérence de ces étrangers dans des affaires internes du pays. Lors d'un conseil des ministres tenu le 18 décembre dernier, le président Abdelaziz Bouteflika avait exprimé sa détermination à "veiller à la réunion de toutes les garanties de transparence" des législatives, annonçant que l'Algérie fera appel, à cette occasion, aux observateurs internationaux. Le chef de l'Etat avait ainsi chargé le gouvernement d'engager "sans délai" les démarches requises pour inviter toutes les principales organisations internationales et régionales à dépêcher de "manière significative" leurs observateurs en Algérie.