L'affluence dans les bureaux de vote d'Alger-sud était plutôt "timide" jeudi en milieu d'après-midi, après un très bon niveau de participation dans la matinée lorsque les électeurs se sont déplacés en grand nombre pour élire les députés qui vont les représenter dans la future Assemblée populaire nationale (APN). Dans les communes d'El Achour, Draria, Baba Hassen et Birtouta l'affluence de la matinée, qui a vu des files d'attentes se former dans la plupart des bureaux de vote, contrastaient avec l'ambiance "sage" de l'après-midi, a-t-on constaté. Les femmes étaient cependant relativement plus nombreuses dans l'après-midi, occupations diverses et travaux ménagers du matin obligent. Le responsable du bureau de vote Mohamed-Sabri à El Achour, Hassan Abdelfatah, a expliqué la modeste affluence de l'après-midi par le fait que beaucoup d'inscrits avaient voté dans la matinée, mais s'est montré confiant sur un taux en accroissement avant la clôture du scrutin. Des représentants des candidats ont exprimé leur satisfaction quant aux bonnes conditions réunies pour permettre aux Algérois de voter normalement et de choisir leurs candidats "dans la transparence". "Nous avons enregistré un taux de participation de près de 25 % à 15h. Les jeunes, contre toute attente, se sont déplacés dans des proportions appréciables. Je crois qu'ils escomptent à travers ce scrutin un vrai changement pour le pays", estime le chef du bureau Ibn Rochd dans la commune de Drarïa, Ahmed Hamdi. Pour Hadja Mariama, 65 ans, l'acte de vote est un témoignage de "l'amour que l'on porte pour son pays". "Je suis diabétique, je peine à me déplacer mais c'est une question d'honneur. C'est avant tout pour mon pays que j'ai voté, car il vaut tous les sacrifices. Même mes dix enfants ont tous accompli leur devoir électoral", indique-t-elle. Elle a émis le souhait, par ailleurs, que les futurs députés ne se "murent pas dans le silence ou s'enferment dans l'oubli" une fois élus, mais "se penchent davantage sur les préoccupations des citoyens" et notamment "des personnes vulnérables". De son côté, Ahmed Kaloun, vieux retraité de la radio, relève que l'image des députés est négativement perçue par le citoyen, du fait qu'une fois élu, ils tourneraient le dos aux préoccupations quotidiennes de la population. "J'ai voté pour la symbolique de l'Etat, et non pour les personnes présentes sur les listes de candidatures car je pense que personne ne mérite, au fond, d'obtenir mon suffrage", a-t-il admis. Casquette à l'envers, la mine joviale et le regard malicieux, le jeune Fatah Serai a avancé qu'il était "nécessaire" pour lui de voter pour contribuer à créer le changement que la population appelle de ses vœux. "Je devais voter pour que le changement s'enclenche en Algérie. Si chacun reste chez lui, qui voterait à notre place ?", s'est-il interrogé. Pour sa part, Rachida, une célibataire de 37 ans, a avoué que le dernier discours prononcé (mardi) par le président de la République à Sétif a mis fin à ses hésitations et à ses incertitudes et l'a convaincu de "l'importance" de cette consultation électorale. Le président "a prononcé un message d'espoir, convaincant, donnant la nette impression qu'un vrai changement allait s'opérer, mais à condition que tout le monde y participe", a-t-elle analysé à sa manière. Le scrutin a débuté ce matin à 8h00 dans l'ensemble des bureaux de vote et doit prendre fin à 19h00. Quelque 617 centres de vote et 4.886 bureaux de vote ont été mis en place dans la wilaya d'Alger pour accueillir dans les meilleures conditions possibles 1.811.710 électeurs.