Avec un taux de participation appréciable (42,90%) aux élections législatives de jeudi, l'appel lancé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, pour une forte participation, a eu son écho parmi les populations. Depuis Sétif où il a présidé la commémoration de ces événements tragiques, le chef de l'Etat avait appelé la jeunesse algérienne à faire des législatives du 10 mai un "jalon supplémentaire" dans le processus d'édification et de renouveau de l'Algérie, pour "faire face, à la fois, aux instigateurs de la division et aux velléités d'ingérence étrangère". Avec une telle participation, le peuple algérien a fait preuve d'un "sens élevé de civisme et de maturité et administré une leçon à tous ceux qui misaient sur un fort taux d'abstention", s'est réjoui le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia à l'annonce de ce résultat. Ce taux de participation reflète également un regain de confiance chez les citoyens, notamment les jeunes, à la faveur des assurances et garanties données par le président de la République quant à la régularité et à la transparence de ces élections. Au centre, comme à l'est, à l'ouest et au sud du pays, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes sont sortis pour accomplir leur devoir électoral et exprimer leur choix, battant ainsi en brèche toutes les appréhensions qui pesaient sur ce scrutin et mettant dos au mur les partisans du boycott. Les électeurs ont eu à choisir parmi un total de 2.038 listes, représentant 44 partis politiques, 186 listes indépendantes et une alliance politique. L'opération électorale s'est déroulée dans de "bonnes conditions" à travers toutes les wilayas du pays, selon le président de la Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL), M. Slimane Boudi, précisant que les membres de la commission étaient présents dans la plupart des bureaux de vote pour veiller au bon déroulement de ce rendez-vous électoral. Toutefois, la commission a soumis à la justice 10 plaintes, parvenues à son niveau par le biais de ses sous-commissions locales et portant sur des "infractions à caractère pénal". Selon le même responsable, ces plaintes concernent des manquements de militants de certaines formations politiques à la sécurité des bureaux et centres de vote et d'autres irrégularités comme la poursuite de la campagne électorale après l'expiration du délai légal. D'autre part, la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNISEL) a fait état de plus de 150 saisines transmises par les commissions de surveillance des wilayas. Le président de cette commission, Mohamed Seddiki, a indiqué que parmi les 150 saisines reçues exclusivement par écrit et envoyées à la CNSEL, la commission a enregistré trois saisines portant sur une agression physique, un dépassement que la commission "rejette formellement", a-t-il souligné. En revanche, pour le chef de la délégation des observateurs de l'Union européenne, Jose Ignacio Salafranca, ces élections se sont déroulées dans des conditions "généralement satisfaisantes", excepté "quelques petits incidents très limités". Il a estimé, cependant, que les incidents relevés par les observateurs européens sont "mineurs" et se limitent à des actes de campagne électorale à proximité de certains bureaux de vote, alors qu'aucune plainte officielle faisant état de fraude ou de dépassement n'a été formulée.