Manuel Sherifo Nhamadjo, désigné président de la République de transition de la Guinée-Bissau, doit entamer vendredi des consultations pour la nomination d'un Premier ministre et la formation d'un gouvernement d'union nationale. Cette annonce a été faite par le médiateur de la CEDEAO, Nouredine Mohamed, ministre nigérian des Affaires étrangères, au cours d'une conférence à l'issue de larges consultations, avec le commandement militaire (auteur du coup d'Etat), les partis politiques, les chefs religieux le mouvement de la société civile, à Bissau. Elle a été faite, précise-t-on, "conformément à l'article 71 de la Constitution, qui stipule qu'en cas de décès ou d'empêchement du président de la République, le président de l'Assemblée nationale est chargé d'assurer l'intérim". Le PAIGC (ancien parti au pouvoir) a rejeté la nomination de M. Nhamadjo, candidat malheureux à la présidentielle de mars dernier, qui avait été suspendu du PAIGC. Son secrétaire général, Augusto Olivaz, a affirmé que "le PAIGC n'accepte pas le verdict prononcé par la CEDEAO et ne reconnaît pas Sherifo Nhamadjo, comme président de la République de transition et qu'il attend la délibération du Conseil de sécurité des Nations Unies, à ce sujet". "Nous n'allons pas reconnaître un président qui n'a pas été élu démocratiquement", a-t-il ajouté. Quant au président de la transition Nhamadjo, il a affirmé qu'"il a besoin de la contribution de tous les bissau-guinéens afin de mener la barque de Bissau à bon port". Il a aussi déclaré qu'il va privilégier le dialogue afin de ramener la cohésion au sein du PAIGC". La Cédéao a accepté la désignation par les putschistes bissau-guinéens de Manuel Serifo Nhamadjo pour diriger la transition pendant une année et ce en dépit du désaveu de l'ex-parti au pouvoir. A la tête d'une délégation de la Cédéao arrivée jeudi à Bissau, où il a rencontré pendant plusieurs heures des représentants de la junte, des partis politiques et de la société civile, le médiateur de la Cédéao a ajouté qu'il "n'est plus question d'un retour" au pouvoir de MM. Carlos Gomes Junior et Raimundo Pereira, l'ex-Premier ministre et le président par intérim renversés lors du putsch du 12 avril. La junte militaire avait proposé à la fin du mois d'avril que Manuel Serifo Nhamadjo dirige la transition jusqu'à des élections, mais il avait dans un premier temps refusé, car considérant que sa nomination sortait de la "légalité".