Une soirée artistique en hommage à Amar El Achab, une des figures emblématiques de la chanson chaabi des années cinquante et soixante, a été organisée samedi soir à Alger. Une pléiade d'artistes ont animé la soirée qui s'est déroulée à la salle Ibn-Zeydoun de l'Office Riadh El Feth (Oref) dans un climat chaleureux en présence de l'artiste, installé en France depuis 1975. L'hommage, organisé par le ministère de la Culture en collaboration avec l'Oref, était un moment fort en émotion, durant lequel le public a (re)découvert quelques titres du répertoire chaabi. Entamée par un prélude musical exécuté par un orchestre dirigé par le musicien Abdelkrim Amimor, la première partie de la soirée a été animée par deux jeunes artistes au talent prometteur, Mourad Zediri et Kamel Aziz, tous deux primés au festival national de la chanson chaabi. Les jeunes chanteurs, de par le timbre de leurs voix respectives et la façon particulière d'interprétation, ont réussi, chacun de son côté, à créer une ambiance "Ali", propre aux fêtes populaires algéroises réservées aux hommes. La deuxième partie de la soirée a été animée par Abdelkader Chercham et Cheikh El Yamine, autres grands noms du chaabi qui ont gratifié l'assistance d'un programme composé d'extraits puisés dans le répertoire chaabi, célèbre par ses longs poèmes. "Je ne peux pas vous décrire ma joie. Je suis très ravi de cet accueil chaleureux auquel je ne m'attendais pas", a déclaré à la presse Amar El Achab à la fin de l'hommage qui s'est déroulé en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Invité à donner son avis sur la jeune génération de chanteurs chaabi, l'artiste octogénaire a salué et encouragé les jeunes talents qui excellent dans ce genre musical né dans les fins fonds de la Casbah d'Alger. "J'incite la jeune génération de chanteurs chaabi à persévérer sans relâche. Il faut qu'ils continuent toujours à travailler sérieusement et avec rigueur sans croire au succès dès les premières ovations", a-t-il dit. Né le 31 juillet 1932 à Alger, Ammar El Achab a enregistré durant toute sa carrière artistique plus de cinquante disques dont le premier était intitulé "Bellah ana berkani". Outre la poésie populaire qu'il interprète avec aisance, le répertoire de cet artiste qui a su s'imposer sur la scène musicale algérienne, comporte aussi plusieurs chansonnettes, parmi les plus célèbres il y a lieu de citer "Nesthal el kya", écrite et composée pour lui durant les années 1960 par Mahboubati.