Le film "Harraga blues" du réalisateur algérien Moussa Haddad a suscité l'intérêt des cinéphiles de la Riviera française en marge du Festival de Cannes où il est présenté dans le cadre de la projection du "nouveau" film algérien. Ce long-métrage qui a permis au signataire des "vacances de l'inspecteur Tahar" et de "Hassan Taxi" de renouer avec le 7eme art, est une tragédie qui traite d'un phénomène qui prend de l'ampleur notamment chez les jeunes, celui de l'immigration clandestine. Même si le thème a déjà été traité aussi bien par le cinéma algérien qu'étranger, Moussa Haddad qui a coréalisé des films avec des cinéastes étrangers, comme "La bataille d'Alger" avec Gillo Pontecorvo, a appréhendé le drame des "harraga" d'un autre point de vue. "Haraga Blues" est l'histoire de deux amis, Zine et Rayane, qui caressent le rêve de gagner la rive nord de la méditerranée en quête d'un nouvel Eldorado. Pour des raisons financières, ils ne partent pas ensemble, et c'est Zine, qui le premier, tente la traversée vers l'Espagne. Rayane lui préfère partir à la recherche de l'argent nécessaire à son voyage. Zine dont l'entreprise échoue revient et tente de convaincre son ami de ne pas mener l'aventure. Comme dans son long-métrage "Mad in Algeria", Moussa Haddad s'adresse dans ce film, dont le scénario a été coécrit avec sa femme Amina, productrice du film, s'adresse à la jeunesse La bande originale de "Harraga blues" a été composée par le soliste Lotfi Attar du groupe culte "Raïna Raï" assisté par le groupe du gnawi-rock "Caméléon". Le pavillon algérien à cette manifestation avait dédié des journées aux films réalisés dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance à l'instar de "Zabana" de Saïd Ould Khelifa, écarté de la compétition. Une autre journée avait été par ailleurs consacrée à "Al Andaloussi" de Mohamed Chouikh en présence de la productrice du film, Amina Chouikh. Le film retrace l'épopée du dernier roi d'Andalousie et la chute de Grenade.