Il en parlait depuis près de deux ans, mais ce n'est que maintenant que les choses se concrétisent. Moussa Haddad qui n'a pas tourné une seule image depuis 99, date de la sortie de sa discutable comédie, " Made in", vient de lancer son chantier filmique "Harraga Blues" qui parlera de jeunes mais autrement que dans " made in ". Avec une avance de 20 millions de dinars versée comme toujours par le FDATIC, l'auteur du très drôle, " Inspecteur Tahar " a organisé son premier tour de manivelle en début de semaine au palais de la culture Moufdi Zakaria. Un début symbolique en attendant le montage financier estimé à 60 millions de dinars qui va lui permettre de boucler ce nouveau-né. Le FDATIC, c'est modique, pense tout le monde, mais ça ouvre aux réalisateurs d'autres perspectives de financement ; notamment via les sponsors lorsque la production est lancée. C'est ce que fait d'ailleurs Moussa Haddad qui a ouvert sa propre boite de production en attendant de compléter les dépenses du film par d'autres sources de financement. "Harraga Blues" n'a rien à voir avec son téléfilm où il a tenté de rendre l'ardeur, la beauté d'une jeunesse algérienne à travers "Made In", paraphé en 1999 mais sans grand succès. Pendant le premier tour de manivelle auquel a assisté la ministre de la Culture, la foule qui fut invitée a pu voir deux scènes de ce long-métrage ainsi que les principaux comédiens, trois jeunes acteurs inconnus du public. "Harraga Blues" est un drame social qui raconte l'histoire de deux jeunes algérois, Zine et Rayane, liés par une grande amitié et qui caressent le rêve de gagner la rive nord de la méditerranée en quête d'un nouvel Eldorado. Les événements de cette fiction se déroulent principalement à Alger et Annaba, et dans quelques autres villes constituant l'itinéraire de Rayane qui se rend en voiture chez son oncle pour se faire remettre l'argent nécessaire à son voyage. "Harrrags Blues " fut longtemps le rêve de Moussa Haddad qui s'est attelé depuis deux ans avec son ami Djaâfar Gassem à éplucher les anecdotes racontées dans la presse arabophone, grande consommatrice de ce fléau. Dans " Haraga Blues", le cinéaste va mettre en situation des jeunes qui prennent le large dans des bateaux de fortune mais qui déchantent vite. Un casting sobre Le début du tournage du film en HD est prévu pour mars et nécessitera huit à dix semaines entre Alger, Béjaïa et Oran. Le Casting de " Harraga Blues " est ordinaire. L'auteur du fabuleux " Les enfants de novembre " a repris la blonde de Made In ; elle sera aux côtés de Zakaria Ramdane, alias Rayane, un jeune acteur en herbe, trois nouveaux visages qui incarneront les personnages principaux, à savoir Zine, Rayane et Zola (la petite amie de Zine), des noms connus du cinéma et de la Télévision algériens, à l'instar de Kaci Tizi Ouzou, qui revient au grand écran après une absence de 3 ans, ainsi que Bahia Rachedi, Ahmed Benaïssa, Arslan, Mohamed Adjaïmi et Hacen Benzerari figurent au casting. Moussa Haddad a affirmé vouloir mettre toutes ses tripes dans cette nouvelle production qui " se veut être un film d'aujourd'hui qui s'adresse aux jeunes ". Pour lui, ce film c'est aussi " une œuvre qui aspire à séduire le public avec une histoire bien de chez nous, sous l'angle d'un film d'action, à caractère "publicitaire" pour dire que l'eldorado, pour qui sait bien le voir, n'est pas forcément de l'autre côté de la mer". En clair, à travers " Harraga blues ", le réalisateur veut absolument dissuader cette jeunesse à aller se tuer de façon tragique en plein océan, en leur montrant que l'Eldorado pourrait être juste à côté de leur pompe. Le tout c'est de croire Moussa Haddad surtout quand les yeux ne sont pas préparés pour voir mais juste pour regarder.