Des actes de violence ont secoué récemment plusieurs villes de Tunisie suscitant des réactions auprès de la société civile et des autorités officielles qui ont été unanimes à souligner que le recouvrement de l'autorité de l'Etat exige l'application de la loi pour faire face à ces agressions qui menacent la sécurité et la stabilité du pays. Des remous sociaux ont éclaté dans différentes régions de la Tunisie où des attaques ont été enregistrées contre des établissements publics par des salafistes, en dépit de l'état d'urgence en vigueur dans le pays. Le parti "Ettakatol" partenaire dans la coalition gouvernementale a dénoncé "vigoureusement" les évènements qui ont secoué plusieurs régions du pays, les qualifiant de "plan visant à faire échouer la révolution et à porter atteinte aux fondements de l'Etat civil". "Ettakatol" a, d'autre part, appelé la société civile et les partis à s'unir pour combattre ces agissements qui "sont contraires à la révolution et à ses principes, à savoir la liberté et la dignité", soulignant que le recouvrement de l'autorité de l'Etat exige "l'application de la loi contre tout individu ou groupe qui tenteraient de faire échouer la révolution ou de porter atteinte aux fondements de la nouvelle république et aux libertés fondamentales". "Ces incidents sont dangereux et seront traités d'une manière adéquate", avait déclaré samedi le secrétaire d'Etat de l'intérieur chargé de la réforme, Said Mechichi, ajoutant que la loi sera appliquée contre toute atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays. Dans son intervention devant les membres de l'assemblée constituante, M. Mechichi a souligné que la montée des tensions et la multiplication des protestations et des sit-in anarchiques entravent les efforts des services de sécurité, rappelant les attaques contre les postes de police et les agressions répétées contre les agents de l'ordre. Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Hassine Abassi, a dénoncé les actes de violence survenus dans plusieurs régions, soulignant que ces agressions n'encouragent guère la relance des investissements et le développement dans le pays. Il a indiqué que l'étape actuelle nécessitait davantage de "concertation" en vue de "faire aboutir" le processus de transition démocratique en Tunisie. Les syndicats des forces de sécurité tunisiennes ont réclamé, dans des communiqués, le droit de pouvoir user des moyens dissuasifs pour mettre fin aux violences, fustigeant la passivité des autorités publiques. Mourad Rouissi, polititologue, a indiqué que ces violences s'expliquaient par l'absence de la culture de dialogue et de tolérance. Selon lui, des parties tenteraient de profiter de la situation actuelle pour attirer l'attention, tandis que d'autres recouraient à la violence, car étant appelées à rendre des comptes pour les crimes commis sous l'ancien régime.