OUZOU - La mise en place de structures sociales d'écoute et de sensibilisation des familles "peuvent jouer un rôle important dans la prévention du suicide en Algérie", a indiqué, samedi, le Dr. Sbaïhi du Centre hospitalo-universitaire de Bejaia à l'occasion des Journées nationales sur le suicide organisées par le CHU de Tizi-Ouzou. Abordant la possibilité de prévenir le suicide, ce médecin, qui a souligné que la "suppression" des produits et objets utilisés à des fins suicidaires "ne semble pas constituer un moyen efficace pour lutter contre le phénomène", pense que ces structures d'écoute trouveront leur place, notamment dans les milieux scolaires et professionnels. En outre, a expliqué cette conférencière, "la création d'un centre de prévention du suicide serait utile pour mieux prendre en charge le suicidant", estimant que la mise en place de structures de prévention de l'auto homicide volontaire (suicide) doit " s'accompagner d'un travail de formation des praticiens, de sensibilisation des familles et par la facilitation de l'accès aux soins psychiatrique". A propos de ce dernier point, cette praticienne relève "l'encombrement des services psychiatriques de réanimation, ce qui réduit la durée d'hospitalisation et de prise en charge des personnes ayant fait une tentative de suicide". Le Dr Moufak de l'EHS d'Oran, a indiqué, pour sa part, que le passage à l'acte chez le suicidant "peut aussi bien être lié à l'éclatement de la cellule familiale, à des problèmes psychosociaux, à des troubles psychiques ou à ces deux causes à la fois", ce qui expliquerait, selon lui, "la baisse très significative de ce phénomène durant le mois de carême où la cohésion familiale est plus forte". Concernant le phénomène du suicide, à travers les chiffres, l'intervenant a indiqué, en se basant sur une "étude récente" du suicide, réalisée par la Gendarmerie nationale, que ce phénomène "touche surtout les wilayas de Bejaïa, Tizi-Ouzou, Bouira, Tlemcen, Oran, Skikda et Mila". Il a rappelé que durant l'année 2011 et au niveau national, la même étude fait état de 335 cas de suicide et 1.865 tentatives de suicide. Concernant la wilaya de Tizi-Ouzou, le Pr. Abbes Ziri, psychiatre et DG du CHU de Tizi-Ouzou, a expliqué que c'est durant les années 1999 et 2000 que les plus forts taux de suicide ont été enregistrés avec respectivement 93 et 101 cas. Présentant une rétrospective des cas sur la période allant de 2007 à 2012, le même intervenant a indiqué que les cas de suicide enregistrés dans la wilaya de Tizi-Ouzou sont de 78 en 2007, 54 en 2008, 42 en 2009, 67 en 2010, 64 en 2011 et 26 depuis le début de l'année 2012 au 31 mai écoulé.