Le 2ème concert de la soirée de dimanche du 10e Dimajazz de Constantine, animé par le batteur ivoirien Paco Sery et son groupe, a réconcilié le festival avec l'ambiance de ses débuts qui mettait à l'honneur la fusion avec les musiques et les musiciens locaux. Au plus fort moment de son concert, ce maestro de la batterie et des rythmes africains a su créer la surprise en appelant Mustapha, un autre maestro de la derbouka, a rejoindre le groupe sur scène et à montrer sa virtuosité sur cet instrument traditionnel qui n'a généralement pas la vedette des feux de la rampe. Le nouveau venu qui n'est autre que Mustapha Laâzli, un "drebki" de la wilaya d'Annaba qui est bien connu et côté sur la scène musicale algérienne où il a joué avec les plus célèbres comme Abdelkader Chaou, Saloua, Nadia Benyoucef, El Hadj El Anka et autres, s'est mis à jouer sur deux derbouka accompagnant les autres musiciens du groupe dans une belle harmonie et comme s'il a toujours fait partie de la formation. Paco Sery qui s'est dit se sentir très "at home" à Constantine, n'a pas manqué de souligner à cette occasion les grandes similitudes des rythmes africains qui, a-t-il dit, ne diffèrent que par leurs accents, même en Afrique du nord réputée pour son caractère méditerranéen. Il a également tenu à mettre l'accent sur l'importance de donner leur chance aux nouveaux talents dont regorge l'Algérie comme tous les pays du monde. La soirée qui a débuté avec le groupe Circle of Sound a également permis au public de découvrir le sarod un instrument traditionnel indien merveilleusement joué par le jeune Soumik Datta. Avec son compagnon Bernhard aux percussions et au chant, ce duo a créé à lui seul un orchestre qui a fait vibrer la salle du théâtre et enchanté le public, notamment à travers ses morceaux de musique expérimentale s'inspirant notamment de bruit de la nature et mettant en vedette de nouveaux instruments qui paraissent à première vue étranges et saugrenus mais aux sons si agréables.