Le Maroc a recouru dernièrement à des "milices civiles" marocaines pour "semer l'effroi" parmi les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara Occidental, a indiqué lundi le premier ministre sahraoui et membre du secrétariat national du Front Polisario Abdelkader Taleb Amr dans le camp de réfugiés sahraouis du 27 février. "Se sentant de plus en plus critiqué par des organisations internationales influentes sur ses violations des droits de l'homme, le Maroc a incité des milices composées de civils marocains à violer les droits des sahraouis, à s'introduire de force dans leurs maisons et à les contrer dans le cas où ils protestent ou s'expriment pacifiquement", a ajouté le premier ministre sahraoui en marge d'une conférence internationale sur les droits de l'enfant sahraoui. Pour l'intervenant, le Maroc tente de fermer les territoires sahraouis occupés à toute visite ou contrôle international, ce qui l'a amené, a-t-il dit, à retirer sa confiance à l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies chargé du dossier du Sahara Occidental M. Christopher Ross dans le but d'"entraver le processus de la question sahraouie qui s'oriente inexorablement vers l'organisation d'un référendum d'autodétermination". Le Maroc a retiré sa confiance à Ross lorsque ce dernier a décidé de visiter le Sahara Occidental et de s'informer sur les violations des droits de l'homme, a-t-il souligné. M. Ross ne s'est pas rangé du côté du Sahara Occidental mais a appelé à une médiation et à l'application des résolutions onusiennes sur la recherche d'une formule qui permette au peuple sahraoui de décider de son sort, a-t-il poursuivi. Le Maroc tente ainsi, a précisé le premier ministre sahraoui, de "dicter ses conditions pour l'application de l'autonomie, une option prônée par le Maroc mais différente de l'orientation tracée par l'ONU, celle de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui". M. Ross, a-t-il noté, occupe toujours le poste d'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU chargé du Sahara Occidental sachant que beaucoup d'Etats lui ont renouvelé leur confiance à l'instar des Etats-Unis. Abdelkader Taleb Amr a déploré le fait que la MINURSO soit la seule mission onusienne qui n'a pas mandat pour contrôler l'état de respect des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, qualifiant cette situation d'"étrange".