La section "off" du festival Dimajazz de Constantine, réservée aux groupes locaux, qui entame lundi sa 3ème journée, a été marquée par un démarrage plutôt timide, n'attirant qu'une affluence modeste du public. Organisée pour la 2ème année consécutive en marge du festival officiel, l'édition de cette année de la section ‘‘off'' qui se déroule les après-midi au palais de culture Malek Haddad, passe jusque-là presque inaperçue, contrairement à l'édition de l'année dernière qui avait pris une allure de grand show, donnant lieu à une grande animation sur l'esplanade du palais, spécialement aménagée pour l'occasion. Les groupes FreeKlane d'Alger, Algorithme de Jijel et Cassiopée de Sidi Bel-Abbès qui se sont succédés à ce jour sur scène se disent malgré tout heureux de l'occasion qui leur est offerte de participer à la manifestation. "Nous serions heureux même si nous devions nous produire devant deux personnes", a dit à ce propos Ahmadou, le chanteur du groupe Algorithme. Les cinq membres de ce groupe, tout comme ceux de FreeKlane avant eux, et de Cassiopée par la suite, ont tous souligné l'importance des festivals pour le contact, la promotion et l'émulation des jeunes musiciens. "Actuellement les quelques manifestations organisées dans le pays comme le festival de Bechar ou de Bejaia, sont pratiquement les seuls espaces d'expression dont nous disposons pour diffuser et faire connaître notre musique mais ça reste très insuffisant", soulignent ces jeunes qui essaient tant bien que mal, disent-ils, de "ne pas rater le coche en arrachant une place à la musique algérienne dans le train de la modernité qui avance à une vitesse hallucinante". "Notre musique s'inspire certes de la musique du monde mais c'est surtout les musiques du Maghreb et de l'Afrique du Nord en général, qui constituent notre principale source d'inspiration", tiennent à relever tous les musiciens rencontrés dans le cadre de cette section "off" du Dimajazz de Constantine. Il en est ainsi de "Lalla Mira'', la chanson-phare de FreeKlane qui connaît un grand succès grâce à son cachet d'inspiration patrimonial mais qui n'est toutefois pas à confondre avec la chanson marocaine du même nom, tiennent à souligner les membres de cette formation qui vient de sortir un nouvel album intitulé "Ma li ? " (qu'est-ce que j'ai ?) dont les quelques extraits chantés pour la 1ère fois à Constantine ne laissent toutefois pas présager qu'elle va détrôner "Lalla Mira". "Nous sommes tous des autodidactes", soutiennent également les membres du groupe FreeKlane pour rappeler le vide sidéral que connaît le domaine de la formation musicale dans le pays. Sur le même registre, Mustapha Laâzli, joueur de la derbouka dont la virtuosité et le talent ont impressionné le grand batteur ivoirien Paco Sery qui a tenu à lui réserver un passage dans son concert de dimanche soir, est très heureux d'avoir été choisi pour bénéficier de la bourse Aziz Djemmam accordée par la délégation de Wallonie à l'Association Limma, initiatrice du Dimajazz et qui porte le nom de l'un de ses membres fondateurs disparus prématurément. A 37ans, Mustapha Laâzli qui a commencé à jouer de la derbouka dès l'âge de 5 ans, est très heureux de participer à une formation systématique, et parle avec un grand enthousiasme de ce séjour de trois semaines dans le pays d'Akamoon, l'un des groupes qui ont le plus marqué le Dimajazz de Constantine.