[Ça va jazzer fort!] Lés férus du jazz retrouveront cette année leur festival Dimajazz, du 14 au 23 juin 2012, dans la ville des Ponts suspendus. Lancé par feu Aziz Dejmam- vers qui vont nos pensées batteur émérite et directeur artistique dudit festival pour ne pas dire son créateur, ce festival qui s'est bonifié avec le temps, boucle cette année sa 10e année de concerts, de workshop, de rencontre et d'échange... Bref, de labeur et de passion autour de la musique que la ville des Ponts suspendus a pris l'habitude de célébrer au grand bonheur des fans du jazz et de la musique du monde. Un festival qui se tient bon gré mal gré les diverses obstacles et embûches du quotidien en faisant feu de tout bois pour amener ce projet à bon port à chaque édition dans cette ville considérée comme fermée et ultraconservatrice. Un festival qui a réussi à changer les mentalités en programmant à chaque fois des pointures d'ici et d'ailleurs tout en participant à faire éclore des talents nationaux et partant, à faire sortir les familles de leur tanière pour venir apprécier de la bonne musique en toute convivialité. Cheville ouvrière de cet événement, l'association Lima a, en dix ans de bons et loyaux services envers le jazz universel, su faire de Dimajazz le carrefour incontournable du jazz en Algérie lequel a été fréquenté depuis le départ par des sommités et vu le passage sur les tréteaux du Théâtre régional de Constantine pas mal de stars dont certains sont devenues des habitués du Dimajazz. Et pour fêter comme il se doit cette 10e édition, quoi de mieux que de faire rappeler certains d'entre eux pour un mégabeuf sur scène et mettre le feu aux planches pour l'amour des notes bleus et son pendant, l'improvisation! «Quand naquit l'idée de Dimajazz, nous n'avions pas idée de sa future trajectoire et encore moins de sa durée de vie. Il fallait frapper dans la terre et planter la semence du désir qui nous animait...aujourd'hui, nous sommes fiers du parcours accompli, fiers de ce qu'est devenu notre festival et des plaisirs qu'en tirent les passionnés de jazz et des musiques libres en Algérie. Nous visions la lune, nous avons touché les astres. Le bébé rêvé par une bande de copains, fous de musique et de Constantine est aujourd'hui l'évènement majeur de la ville, resplendissant de beauté et de maturité», affirmant les organisateurs. Cette nouvelle année correspond au 10e anniversaire de l'évènement et coïncide avec la célébration du 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. Et de poursuivre confiants avec sérénité: «Et pour fêter comme il se doit ce 10e anniversaire, il fallait casser des tirelires et s'offrir le nec plus ultra, place aux phantasmes! Pour commencer, nous avons invité quelques-uns parmi les artistes qui ont marqué le Dimajazz, qui nous ont soutenus durant les débuts difficiles et partagé avec nous des moments inoubliables: Akamoon, Thôt, Mourad Benhamou et sa bande, N'guyen Lê aussi; des amis, des frères, des artistes au sens noble du terme. Il y aura aussi beaucoup de cerises sur le gâteau d'anniversaire. De brillants compagnons de Miles Davis: Didier Lockwood, avec des formations all stars, du charme oriental avec la star montante, Dhafer Youcef, du brio italien avec Paolo Fresu, du piano de maître avec Omar Sosa, sans oublier le maître du steelplan, Andy Narell et le gourou africain Paco Sery. Pour les adeptes des nouveaux sons et des créations, DJ Grazzhoppa et son Big band feront bouger les plus réticents. Guitar-heroes, monstres de la batterie, poètes soufis, génies du contrepoint, voix sublimes et maîtres du blues vous donnent rendez-vous à Constantine pour souffler les bougies de Dimajazz.» La parole est lancée pour que vous veniez faire la fête à Constantine en savourant des moments inoubliables faits de beauté des mélodies, de fulgurance jazzique et de tendres instants de partage et de connaissance dans le domaine. Avec le soutien du ministère de la Culture et celui de la wilaya de Constantine, le Dimajazz 2012 célèbre ce double anniversaire en présence de la crème du jazz international. Il n'en pouvait être autrement! Le festival off, quant à lui, revient cette année aussi avec une scène installée au Palais de la culture Malek-Haddad. Elle sera consacrée aux jeunes groupes algériens de la nouvelle scène musicale actuelle, à savoir les groupes Freeklane, Algorithme, Cassiopé, Hadjer/ Illusion & friends et enfin Black Rock's Garden et Caméléon. Notons que l'entrée à ces concerts locaux qui se tiendront à partir de 17h est à 150 DA et l'abonnement de l'ordre de 400 DA tandis que le prix des autres concerts est de l'ordre de 400 DA chacun et l'abonnement à 2000 DA. On ne pouvait clore ce papier sans penser à un autre musicien se trouvant actuellement en Inde pour une malencontreuse affaire qui l'a mené en prison puis relâché sous caution. Il s'agit du guitariste et bassiste Redouane Nehar qui se trouve actuellement en Inde. Son procès est prévu pour le 2 juillet prochain. Son crime? Avoir pris dans ses bagages, une balle pleine trouvée en guise de souvenir. Un incident fâcheux dont on souhaite le dénouement très vite et le retour au bercail de notre grand ami et talentueux musicien Redo.