Les unités de l'armée tunisienne ont détruit, mercredi soir, trois camions transportant des armes en plein désert de Tataouine, précisément à Stah Lahsan, en provenance de Libye, a rapporté la radio locale de Tataouine. "Un avion militaire de l'armée nationale, qui menait une opération de ratissage tout au long des frontières, a été la cible de tirs à partir de ces camions" a précisé la même source, ajoutant que "l'avion militaire a riposté par des tirs et les a détruits". La Tunisie a enregistré récemment d'intenses contacts diplomatiques articulés autour des menaces qui guettent ce pays dans un contexte de recrudescence de la violence salafiste et la propagation d'armes en Libye. A cet égard le ministre de la défense tunisien, Abdelkrim Zbidi a eu des entretiens avec l'ambassadeur des Etats-Unis Gordon Gray. La partie tunisienne a exprimé sa volonté de "se prémunir" contre les "menaces terroristes et des groupes extrémistes". L'occasion était pour le responsable tunisien de faire part au diplomate américain des "besoins de l'armée tunisienne en aide logistique" "pour renforcer "son potentiel opérationnel et son aptitude à accomplir sa mission initiale dans le but de garantir la stabilité des zones frontalières". Des responsables gouvernementaux tunisiens ont également rencontré une délégation de l'union européenne conduite par le représentant spécial de l'UE pour le Sud de la méditerranée. Ce dernier a affirmé que l'UE " ne permettra pas que les intérêts de la Tunisie soient la cible" de parties extrémistes qui veulent la déstabiliser et qui ne croient pas en l'Etat de droit ni aux valeurs démocratiques". Selon des observateurs, les préoccupations de la Tunisie sont "axées" actuellement sur la menace terroriste notamment dans le contexte d'informations sur des "cellules d'Al Qaida qui se prépareraient à activer en Tunisie". Devant de tels développements un responsable du ministère de la justice a souligné la nécessité de relancer la loi antiterroriste de 2003 promulguée sous le président déchu Zine el Abidine Ben Ali et qui a été suspendu pour des amendements. La protection des frontières tuniso-libyennes a fait l'objet récemment de réunions entre des officiels des deux pays, les craintes tunisiennes d'une propagation des armes acheminées de Libye en contrebande s'étant accrues. Des groupes armés libyens ont transgressé la bande frontalière entre la Tunisie et la Libye contraignant à plusieurs reprises les autorités tunisiennes a interpellé Tripoli sur la gravité de ces infractions qui menacent la sécurité et la souveraineté du pays. Les autorités sécuritaires tunisiennes ont saisi par ailleurs plusieurs types d'armes en provenance de Libye et découvert des explosifs dans plusieurs localités du territoire tunisien. Le secrétaire général du conseil des ministres de l'Intérieur arabes Mohamed Ali Koumane a déclaré récemment à Tunis que les incidents survenus dans certains pays arabes à partir de l'année dernière ont induit des risques divers notamment ceux liés au trafic d'armes et d'explosifs et leur utilisation à des fins terroristes. Il y a des indices sur l'exploitation de groupes terroristes de ces incidents pour obtenir des armes et des explosifs, a-t-il dit mettant en avant l'impératif d'une coopération entre les services de sécurité arabes.