La Banque extérieure d'Algérie (BEA) a renforcé en 2011 sa solidité financière et ses ratios de gestion, qui lui confèrent une envergure pour faire face aux défis de financements induits par le nouveau plan de développement, a affirmé lundi son PDG, Mohamed Loukal. Le ratio de solvabilité de la première banque du pays a atteint en 2011 44,26%, de loin supérieur au 24% qui est la moyenne du ratio enregistré par les différentes banques de la place, a indiqué à l'APS M. Loukal. La norme en vigueur en matière de ratio de solvabilité est de 8%. "Le développement de la BEA et sa modernisation soutenue ont été accompagnés d'une observance stricte en matière de ratios de gestion et des exigences prudentielles en matière de supervision bancaire", ajoute ce responsable. La bonne santé financière de la banque a été aussi confortée par son ratio de liquidité qui a atteint 3,20%, soit trois fois et demi la norme requise, et également par le coefficient de ses fonds propres et de ses ressources permanentes qui se sont établis à 103,79%, selon le PDG. "Les fonds propres confortés de la banque de l'ordre de 230 milliards (mds) de DA en 2011 contre 174,7 mds de DA en 2010 donnent à la BEA une capacité plus importante en matière de prise d'engagements en direction du secteur économique", signale à ce propos le P-DG de la BEA. Interrogé sur le défi de sa banque de transformer l'épargne publique en investissements productifs, M. Loukal a répondu que "le réemploi de ces ressources a été très bon en 2011, pour preuve la BEA a réussi à placer une tranche de 115 mds de DA sur un niveau de crédits autorisé de 250 mds dans le financement de l'économie pour le seul exercice de 2011". Ce réemploi de l'épargne publique a tiré l'enveloppe financement de l'économie à la hausse, dont l'encours est passé de 965 mds de DA en 2010 à 1.080 mds de DA en 2011, selon les chiffres fournis par le dirigeant de la BEA. Dans cette enveloppe, les crédits d'investissement sont prédominants avec un taux de 54%. La part de la PME/PMI qui s'affirme d'exercice en exercice a quasiment doublé, passant de 127 mds de DA à 252 mds de DA. Le segment des particuliers et ménages a connu, lui aussi, une progression importante de 21%, atteignant 47,6 mds de DA en 2011 contre 37,9 mds de DA en 2010. Le montant des crédits immobilier aux particuliers s'est chiffré quant à lui à 14 mds de DA auquel pourrait s'ajouter en appui à la politique du logement une enveloppe de financement de la promotion immobilière de 23 mds de DA. En matière d'activités commerciales, la banque a clôturé l'exercice 2011 avec "des résultats en nette progression notamment en matière de collecte de ressources et de bancarisation", commente le PDG de la BEA. Les ressources de cette banque s'établissaient en 2011 à 2.127 mds de DA contre 1.813 mds de DA en 2010 soit une hausse de 157 mds de DA. Dans cette ressource, "l'épargne des particuliers et ménages se manifeste de manière accrue, conséquence directe de l'augmentation des revenus des ménages", souligne-il. Cet accroissement a été de l'ordre de 18 mds de DA pour le seul exercice de 2011, ramenant le volume des dépôts des ménages à la BEA à 131 mds de DA. Il relève que la part majoritaire dans les ressources globales de la BEA est désormais détenue par les autres secteurs hors hydrocarbures, et qui a atteint à fin 2011 un taux de 51,5 % , le reste représentant les dépôts de la Sonatrach. "Ces résultats obtenus traduisent les efforts de la diversification entrepris par la Banque durant les dernières années", note M. Loukal. En 2011, la BEA a réalisé un produit net bancaire de 40,6 mds de DA, en amélioration de 11%, un total bilan de 2.636 mds de DA (34,7 mds de dollars) et un résultat net de 30,3 mds de DA.