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L'industrie comme locomotive de développement socio-économique de l'Algérie
Par Djellali Fatiha
Publié dans Algérie Presse Service le 05 - 07 - 2012

L'Algérie a misé dès l'indépendance sur l'industrie comme vecteur de développement favorisant d'abord la création de grands pôles industriels pour acquérir rapidement la technologie et généraliser les activités et l'emploi, et, promouvant à terme des politiques axées sur l'efficience et la rentabilité du secteur et son ancrage à l'économie mondiale.
Des investissements colossaux lui ont été consacrés selon des stratégies de développement repensées au gré des mutations socio-économiques et un environnement international qui ne lui ont pas toujours été favorables.
Les premières actions de l'Algérie souveraine ont tout d'abord porté sur la constitution d'une économie nationale, basée sur le développement d'une industrie lourde, englobée de 1962 à 1985 dans le secteur public et financée par les recettes pétrolières, le privé relevant davantage de l'artisanat.
Par la récupération des richesses nationales minières et des banques en 1966 et les hydrocarbures en 1971, l'Etat s'assurait des sources de financement de son développement, outre le recours à l'endettement extérieur gagé également sur les ressources de pétrole. Sous l'impulsion de l'Etat, l'économie algérienne est entrée dans une phase d'industrialisation tous azimuts axée sur une '"industrie industrialisante", capable d'avoir des effets intégrateurs maximum, et assurer à terme la modernisation du secteur agricole.
Le raffermissement des prix du brut, après le premier "choc pétrolier" de 1973 a permis de développer un programme très ambitieux, grâce à la hausse des prix du pétrole.
C'est dans ce cadre qu'ont été réalisés les grands pôles industriels d'Arzew et de Skikda (pétrochimie), d'El Hadjar (sidérurgie), Rouïba (mécanique), Sidi-Bel-Abbès (machinisme agricole et électronique ...) qui ont assuré au pays un savoir-faire dans de nombreux domaines et permis la création de 1,4 million de postes de travail principalement dans l'industrie, selon des chiffres officiels.
De 1969 à 1978 les investissements se sont multipliés par 15, la part du secteur public dans le PIB passant de 30% à 65,4%, selon le ministère des Finances, tandis que le ratio investissement/PIB se hisse à 45% entre 1968 et 1980 vu l'importance des programmes de réalisation.
Mais la stratégie des "industries industrialisantes" a subi plusieurs contre-chocs qui ont à chaque fois ébranlé l'ensemble du modèle économique sans toutefois remettre en question le système global qui maintenait la prédominance du secteur public.
Les grandes entreprises étatiques chapeautaient des réseaux de PMI, qui se sont révélées à terme de véritables gouffres financiers et inefficientes dans les domaines qui nécessitent un savoir faire pointu et des technologies avancées pour beaucoup d'entre elles, soulignaient à l'unisson les experts du secteur.
Par ailleurs, l'industrie hors hydrocarbures n'a jamais beaucoup exporté et n'a pas répondu à la demande intérieure, ce qui a conduit à une plus forte dépendance du secteur à l'Etat qui a dû recourir à l'endettement extérieur et à une restructuration organique des entreprises dès 1980, mettant fin à la stratégie des "industries industrialisantes", qui n'a pas réussi à mettre en place un secteur hors hydrocarbures autonome, comme projeté.
Ces premières restructurations (1980-84) qui devaient constituer la panacée, ont au contraire décomposé le tissu industriel, de l'avis même des officiels et des responsables du secteur industriel.
Au cours de cette période, la dynamique de l'investissement productif étant ralentie, les ressources de l'Etat étaient en grande partie consacrées à la consommation. Les prix à la production étaient fixés par l'Etat et un grand nombre de biens et de services continuaient d'être subventionnés par le trésor public.
Le choc pétrolier de 1986 et la dégringolade des cours du brut a par ailleurs porté un coup dur aux efforts entrepris pour relancer la croissance, aggravant la crise de la dette du pays qui a dû recourir à des Programmes d'ajustements structurels (PAS) aux débuts des années 1990 pour redresser l'économie, suite à des accords conclus avec le FMI.
Ce redressement a concrétisé en quelque sorte le passage à l'économie de marché amorcé en 1988, à la faveur d'un nouveau cadre législatif de réformes, accélérant la privatisation des entreprises publiques économique (EPE), une procédure qui a contribué au lancement des PME-PMI. Entre 2003 et 2008 un total de 458 EPE ont été privatisées, dont 85 ont fait l'objet d'une ouverture de capital à la participation privée et étrangères, selon le Conseil national économique et social (CNES).
Fin 2008, les PME privées représentaient 99% de l'ensemble des entités créées, augmentant à 321.387, dont seulement 17,84% activaient dans l'industrie, selon la même source.
En outre, l'application des PAS a produit des effets récessifs qui ont touché l'industrie dont l'indice de productivité a baissé de 11 points entre 94 et 97, selon le ministère de l'Industrie.
Durant la période qui s'en est suivie, les pouvoirs publics ont oeuvré à préserver l'outil de production et diversifier le tissu industriel : 206.567 PME (privées/publiques) avaient été créées entre 2004 et 2008 avec un taux d'évolution de près de 40%, selon un rapport du CNES.
Cet effort de développement a été contrarié par les conséquences tragiques du terrorisme et la pression des économies dominantes qui ont plongé le secteur dans une période de désinvestissement de plusieurs années, accentuant davantage sa dépendance des marchés extérieurs et fragilisant son outil de production, exposé à une concurrence étrangère à laquelle il n'a pas été préalablement préparé.
Pourtant dès 2005 les pouvoirs publics avaient entrepris un programme de remise à niveau du potentiel industriel déjà en place en promouvant un partenariat avec des entreprises possédant un savoir-faire avéré pour moderniser les entreprises, et mobiliser des moyens publics pour les PME qui composent pour l'essentiel le tissu industriel. Selon des experts, le secteur public industriel a coûté plus de 36 milliards de dollars en subventions entre 1991 et 2005.
Nonobstant un regain d'activité observé en 2008, l'industrie tant publique que privée, reste frappée par une récession sévère, en dépit des soutiens financiers successifs consentis par l'Etat (gel des découverts bancaires, prise en charge des salaires des travailleurs des EPE en difficulté à raison de 132 milliards de DA de 2001 à 2008), selon des indicateurs économiques officiels.
En outre, le gouvernement a mis en place un programme de restructuration et de mise à niveau des entreprises viables opérant dans des secteurs porteurs, d'autant que l'Algérie est appelée à ouvrir totalement son marché aux produits étrangers, suite à ses engagements avec l'Union européenne pour l'établissement d'une zone de libre-échange et à échéance avec l'Organisation mondiale du commerce.
L'Algérie a en effet mobilisé plus de 1.100 milliards de DA pour la restructuration et la relance du secteur industriel public et mis en oeuvre plusieurs programmes de mise à niveau des PME, notamment privées, le dernier en date de 386 milliards de DA devrait toucher 20.000 PME à raison de 4.000 entreprises/an sur la période 2011-2014, selon le ministère de l'Industrie.
Fin 2011, le nombre d'entreprises se montait à 659.660, dont 27.000 ont vu le jour durant la seule année 2011, créant plus de 1,7 million d'emplois, relevait le directeur général de la PME au ministère de l'Industrie.
Cette dynamique a été insufflée au secteur par une nouvelle stratégie nationale qui ambitionne de résorber le chômage qui touche plus de 10% de la population active et porter la contribution du secteur au PIB pour la fin du plan quinquennal (2009-2014) à près de 10% contre 5% actuellement.
Aux termes de cette stratégie l'Etat se charge de relancer les grands chantiers économiques, en s'impliquant désormais, de manière "flexible" dans le choix des branches industrielles à promouvoir, une démarche dictée par la conjoncture économique mondiale où le rôle de l'Etat est devenu prépondérant.
Le développement industriel se concentre désormais sur les branches d'activité à fort potentiel de croissance, comme la chimie, pétrochimie, industries électriques, sidérurgie, métallurgie et l'agroalimentaire, et enfin l'industrie manufacturière qui connaît une rude concurrence étrangère, selon les orientations du gouvernement.
Le programme national se recentre aussi sur le redéploiement du secteur étatique pour cause de lenteur de l'investissement dans le public et le manque d'engagement des opérateurs privés dans les grands projets caractérisés par un retour sur investissement lent, expliquent ses artisans.
Le gouvernement veut ainsi exploiter la concentration des entreprises publiques dans les secteurs hautement capitalistiques, en accordant une importance capitale au rôle de la gouvernance de l'entreprise publique, liant son indépendance de gestion à l'exigence de performance économique.
Pour cela, il s'appuie à la fois sur des "champions nationaux", des partenariats stratégiques avec de grands groupes internationaux et des investissements directs plus importants et mieux intégrés à l'économie nationale. La politique nationale vise également la promotion de start-up (petite entreprise à fort potentiel de croissance) dans des créneaux porteurs.
Outre la création de ces pôles industriels "spécialisés", la spécialisation d'un nombre de zones industrielles selon les spécificités et les caractéristiques économiques locales portent la nouvelle stratégie industrielle nationale.


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