Située sur l'axe routier Alger-Constantine, au c£ur des hautes plaines centrales de l'est algérien, la wilaya de Bordj Bou Arreridj poursuit tranquillement son essor, entamé il y a plusieurs années, et représente aujourd'hui un des rares exemples nationaux de lutte contre ce que l'on pourrait appeler la "déprime économique" et le stress social. Engagée dans un "contrat de longue durée" avec le progrès, cette région, considérée parmi les plus dynamiques du pays, ne cesse de battre des records dans les domaines de l'investissement industriel et de la relance agricole notamment, permettant une "confortable" prise en charge des principales préoccupations sociales de sa population dont le nombre avoisine les 630.000 âmes, selon les récentes statistiques. Le vécu de cette wilaya qui n'a plus rien à voir avec la parenthèse de la "décennie noire", pourrait illustrer le degré de développement multisectoriel atteint par l'Algérie, 50 ans après son indépendance. L'intense activité économique et l'évolution sociale notable sont une réalité dans la capitale des Bibans, une réalité née de l'effort public mais aussi grâce à une population impliquée et ayant horreur du statu-quo. Encouragement de l'investissement, la "recette magique" La stratégie de développement économique basée sur l'encouragement et l'accompagnement de toute sorte d'investissements, sans exclusive, est la "recette magique" qui a permis l'épanouissement de l'environnement économique de cette wilaya qui nourrit l'ambition de devenir "le TGV de l'industrie électronique dans le pays". Connue pour être le premier pôle de l'électronique, avec l'installation d'une usine de montage de téléviseurs qui a fait naître, depuis, des "vocations" (plusieurs autres unités de ce type y sont nées), la wilaya de Bordj Bou Arreridj est en définitive une wilaya qui "fait preuve de beaucoup de dynamisme, sans se confiner dans un seul créneau, fût-il porteur, puisqu'elle est d'abord, à la base, une région agropastorale qui excelle tout aussi bien dans le secteur des matériaux de construction", affirme le wali, M. Azeddine Mecheri. Ce responsable annonce, à propos de cette "multisectorialité", la prochaine création d'un complexe laitier intégré devant être érigé sur une superficie de 6 hectares, ce qui va permettre à cette wilaya d'intégrer de plain-pied le domaine de l'industrie laitière et de ses dérivés, considéré comme un autre créneau productif et créateur d'emplois. Le même responsable fait état, en outre, de l'existence dans cette wilaya d'importants projets d'investissement dans les domaines de la minoterie, de la briqueterie et de la tuilerie entre autres. Pour lui, la wilaya de Bordj Bou Arreridj "a comme potentialités de quoi convaincre les investisseurs les plus exigeants". La disponibilité de terrains, l'existence d'infrastructures de base (autoroute Est-ouest sur un linéaire de 90 km, réseau routier de plus de 2.280 km, voie ferrée...) et le potentiel hydrique conséquent dont dispose la wilaya constituent autant d'arguments en mesure de booster le processus de développement économique local, selon M. Mecheri. Appelée à constituer dans un avenir proche, un pôle économique régional par excellence, la wilaya de Bordj Bou Arreridj "fait rêver beaucoup d'investisseurs étrangers", affirme le wali, tout en signalant l'octroi récent de 4 projets d'investissement à des sociétés mixtes activant dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, notamment. Plus de 200 projets d'investissement viennent d'être accordés pour "allumer le turbo" et bousculer davantage les choses dans la maison de l'investissement de la wilaya de Bordj Bou Arreridj qui possède une des plus importantes zones industrielles dans le pays. S'étendant sur une superficie de 179,5 hectares, dont 156 ha cessibles, la zone industrielle de Bordj Bou Arreridj, créée en janvier 1979, à servi à l'implantation de plus d'une centaine d'entreprises spécialisées dans diverses formes d'industries, permettant la création de près de 4.200 postes d'emploi. En raison de la saturation de cette zone industrielle, et compte tenu de la très forte demande sur le foncier économique, une autre zone industrielle (Mechta Fatima) s'étalant sur 484 ha, extensible à 600 ha a été créée en 2007 pour donner une nouvelle impulsion à un dynamisme industriel déjà bien assis. Le logement, l'école, l'énergie... Implantée sur un territoire aux aspects physiques contrastés, sur un relief se déclinant schématiquement en zones de hautes plaines, zones montagneuses et zones steppiques, la wilaya de Bordj Bou Arreridj, issue du découpage administratif de 1984, a vu le volume de son parc logements passer de 99.275 logements en 1998 à plus de 150.000 en 2009. Durant la période 2004-2010, cette wilaya a bénéficié d'un programme de logement de 45.890 unités tous segments confondus dont 21.834 ont été achevés et attribués à leurs bénéficiaires. Dans le domaine de l'équipement socio-éducatif, de nombreuses réalisations ont vu le jour et sont fonctionnelles depuis des années à l'image des 642 établissements scolaires, des 4 hôpitaux et des 10 centres de formation professionnelles et autres 700 places pédagogiques universitaires mis à la disposition de la population. Evoquer le logement et les infrastructures d'accompagnement à Bordj Bou Arreridj conduit forcément à souligner l'énorme progrès accompli dans le domaine de l'approvisionnement en électricité, en gaz naturel et en eau potable. En effet, dans cette wilaya où le taux de raccordement au gaz a dépassé les 80%, on projette la réalisation d'une ligne d'électricité d'une puissance de 220 kilovolts pour répondre à une forte demande. Cette wilaya à vocation agricole, notamment céréalière, disposant de 246.154 ha de terres agricoles, recèle également des potentialités touristiques avérées dont Hammam El Biban, les hautes montagnes de Maâdhid dans la région d'El Hammadia qui donnent sur des cascades, le village de Kolea et les forêts de Djedida et de Hofra, riches en cours d'eau abondants, qui peuvent êtres exploités pour la réalisation d'un important produit touristique. Déjà convoitée durant les époques anciennes par des peuplades venues de contrées lointaines pour profiter de ses richesses, la wilaya poursuit sa mutation, puisant son énergie dans la détermination de tous à faire de la région des Bibans, toutes proportions gardées, la Silicon Valley algérienne. Par Khalida Beldjezar