Elle possède des atouts géographiques et économiques lui permettant de jouer un rôle important au niveau régional. La wilaya de Bordj Bou Arréridj, coincée entre quatre wilayas et non des moindres, à l'est par Sétif, au sud par M'sila, à l'ouest par Bouira et au nord par Béjaïa, soit quatre régions aux mêmes vocations, à l'exception de l'antique «Hammadite» (port et tourisme) continue d'enregistrer des acquis et des points noirs qui touchent l'ensemble des secteurs. Comme elle enregistre encore des déséquilibres et des distorsions entre les régions, du fait de la diversité des unités physiques dont se compose son territoire, constitué de trois zones de relief distinctes: la zone de montagne boisée, la zone des hautes plaines à haut rendement céréalier et la zone steppique, lieu de pâturage. Cette particularité du territoire des Bibans a engendré le déplacement des populations vers les hautes plaines centrales, le long des axes routiers et des agglomérations urbaines. «Cette contrainte naturelle est à la base du déséquilibre constaté en matière de répartition des populations, des équipements collectifs et des activités productives», selon les spécialistes de la direction de la planification et de l'aménagement du territoire qui proposent un plan d'action à court et à moyen terme aux autorités, englobant tous les secteurs. Cette démarche, une fois adoptée, sera le guide des actions de développement pour toute la région des Bibans, souligne-t-on. Ce plan prend en compte le déséquilibre constaté entre la zone des hautes plaines au détriment des deux autres zones, en matière de développement dans tous les domaines. Aussi, toute démarche de développement local ne saurait négliger cette donnée déterminante. Il s'agit, selon les responsables de la Dpat de «corriger, dans le futur, ce déséquilibre et surtout stopper l'exode des populations d'une région à l'autre». Or, la wilaya de Bordj Bou Arréridj est à vocation agricole, notamment céréalière. Une agriculture de montagne (monts des Bibans et du Hodna) et une agriculture extensive avec association céréaliculture jachère sur les hautes plaines. Il s'agit tout simplement de renverser la vapeur au profit de ces régions par l'injection d'unités industrielles, notamment agroalimentaires. Mais pour cela, il faut chercher les investisseurs, les intéresser à des projets et aussi leur accorder des facilités. Pour cela, explique-t-on, la wilaya de Bordj Bou Arréridj possède des atouts géographiques et économiques lui permettant de jouer un rôle important au niveau régional, malgré la concurrence d'autres wilayas, notamment Béjaïa, pour son port... Pour les atouts, la région des Bibans dispose d'une importante superficie agricole utile, d'un potentiel mobilisable conséquent, d'un réseau routier important d'une longueur totale de 2 282 km, dont la RN5 et la RN45 constituent deux axes principaux, d'un réseau ferroviaire conséquent (Est-Ouest, Bordj Bou Arréridj-M'sila) ; des ressources naturelles, notamment des gisements de substances utiles, favorisant l'essor d'un développement industriel. Mais ces atouts ne peuvent favoriser la wilaya de Bordj Bou Arréridj, seulement, Sétif et Béjaïa offrent mieux, avec port, aéroport, rail, réseau routier etc. «Non, rétorquent les responsables bordjiens, notre région connaît déjà un processus qui lui a permis de construire un pôle dynamique constitué par les industries liées aux matériaux de construction, l'électronique et l'agroalimentaire ; en outre, les autorités offrent des facilités d'implantation meilleures que les autres wilayas, sans compter la proximité des grands centres comme Alger». De toute façon, la démarche arrêtée dans le plan d'action à court et moyen terme doit répondre à l'attente des populations et stopper son exode. «Nous avons trouvé les réponses aux contraintes liées aux reliefs et doivent constituer un élément primordial dans la démarche de développement de la wilaya afin de stabiliser les populations dans leur milieu naturel et éviter le surpeuplement de la zone des hautes plaines centrales», précisent les spécialistes de la Dpat. Bien sûr, indiquent-ils, l'objectif sera atteint, en fonction de la mobilisation des ressources financières, soit dans le secteur étatique ou privé. En clair, toute la stratégie de développement de la wilaya de Bordj Bou Arréridj repose sur l'ingéniosité de ses responsables, leur capacité de gestion, et surtout leur capacité de défier les autres wilayas proches. En tout cas, la concurrence est ouverte. Un investisseur non intéressé, c'est tout un douar qui s'exode. Et le rôle des élus dans cette stratégie ? Le degré de développement atteint à la fin du plan quinquennal, avec toute cette manne d'argent octroyée à tous les secteurs, nous le dira.