Les opérations du vote pour l'élection samedi de l'Assemblée constituante en Libye ont été perturbées par des manifestants réclamant une répartition équitable des sièges, alors que des bureaux de vote ont été attaqués par des hommes armés dans l'est du pays. Quelques heures après le début du scrutin, un groupe d'individus armés a attaqué un bureau de vote dans la ville de Benghazi, selon la chaîne de télévision locale Al-Hurra. L'attaque s'est produite dans le bureau de vote d'Al-Alwiya Al-Khadra, dans le centre-ville de Benghazi, a-t-elle précisé, ajoutant que les assaillants ont volé les bulletins de vote et les listes électorales. Les auteurs de l'attaque ont agressé les cinq agents de sécurité chargés du bureau de vote et ont tout saccagé à l'intérieur de la salle. En ressortant, ils ont tiré sur une voiture de police vide garée devant le bureau, selon un témoin, cité par la télévision. Par ailleurs, de nombreux bureaux de vote n'ont pas ouvert samedi dans l'Est de la Libye à cause de perturbations provoquées par des manifestants réclamant une meilleure répartition des sièges de l'Assemblée entre les régions administratives historiques : la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud), selon plusieurs responsables. La Commission électorale libyenne a annoncé qu'une centaine de bureaux de vote parmi un total de 1.554, n'avaient pas pu ouvrir leurs portes en raison d'actes de sabotages, notamment à l'Est du pays. "94% des bureaux de vote sont ouverts", a indiqué le chef de la Commission électorale, Nouri al-Abbar, précisant que l'opération électorale a commencé dans 1.453 bureaux sur un total de 1.554. Début mai dernier, le Conseil intérimaire de Cyrénaïque, qui milite pour l'autonomie de l'Est libyen, avait appelé début mai les Libyens à boycotter les élections, rejetant le processus de transition politique décidé par les nouvelles autorités. Il avait réclamé l'abandon de la loi électorale qui doit régir les élections du 7 juillet, réclamant une Assemblée formée par des membres répartis équitablement entre les trois régions suscitées. A Tripoli, un haut responsable électoral a confirmé des incidents dans l'Est mais assuré que la commission électorale cherchait des solutions. A travers le pays, "92% des bureaux de vote sont ouverts", a-t-il ajouté. Certains des bureaux restés fermés se trouvent à Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de Benghazi, selon un responsable local. Jeudi, un incendie criminel avait détruit des bulletins, listes électorales, urnes etc. dans un entrepôt de la ville. Les bureaux de villes oasis comme Jalo et Ojla, dans le sud-est de la Libye, n'ont pas pu ouvrir non plus parce que des manifestants bloquaient l'avion chargé de leur livrer le matériel électoral sur le tarmac de Zueitina, près d'Ajdabiya. La veille, du matériel électoral a été ravagé par un incendie criminel dans la ville d'Ajdabia. En votant samedi matin dans sa ville de Baïda (est), le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a estimé que la situation était "excellente" et exprimé l'espoir que le scrutin soit un succès. M. Abdeljalil a salué comme un "martyr" le fonctionnaire électoral tué vendredi soir par un tir contre l'hélicoptère à bord duquel il se trouvait près de Benghazi. "Nous espérons que nos frères à Benghazi vont rester à l'écart de ce type de problèmes et que le scrutin va se poursuivre comme prévu", a-t-il dit. En accomplissant son devoir électoral, le Premier ministre Abderrahim Al-Kib a assuré samedi que "'les choses vont bon train malgré certains problèmes", quelques heures après le début du vote. "Tout va bien sauf quelques problèmes qui peuvent arriver même dans n'importe quel pays au monde", a souligné M. Al-Kib. De son côté, M. Moustafa Al-Houni, vice-président du CNT, a fait part de son souhait de voir cette élection se dérouler "dans un climat pacifique et démocratique". "Il s'agi d'une première expérience démocratique parlementaire depuis des décennies. Le scrutin constitue une plateforme pour la prochaine étape de la transition", a-t-il dit. Cent vingt sièges ont été réservés aux candidatures individuelles et 80 aux listes de partis politiques. L'Assemblée Constituante sera notamment chargée de choisir un nouveau gouvernement et gérer une nouvelle période de transition. Une fois élue, l'Assemblée Constituante sera notamment chargée de choisir un nouveau gouvernement et gérer une nouvelle période de transition.