La ministre sahraouie de l'Education et de l'enseignement, Meriem Essalek Ahmed a affirmé, dimanche à Alger, que le développement en Afrique passait par "le règlement des conflits armés". Intervenant lors d'une conférence panafricaine contre le retour du colonialisme en Afrique, la ministre sahraouie, membre du Secrétariat général du Front Polisario, a indiqué que "les pays africains ne sauraient consacrer le développement global et faire face aux menaces extérieures qui les guettent avant d'avoir instauré stabilité et sécurité". Tout l'argent dépensé dans les guerres et conflits doit servir à consolider davantage le développement, a-t-elle ajouté précisant que pour arracher l'indépendance et la préserver, les pays africains "doivent tracer un plan d'urgence en vue de garantir le développement et lutter contre la pauvreté". Dans ce contexte, la ministre sahraouie a rappelé les conditions difficiles dans lesquelles vit le peuple sahraoui dans les territoires occupés et au niveau des camps de réfugiés en raison de l'occupation de son territoire par "un pays frère (le Maroc) qui était censé le soutenir dans son processus d'édification après s'être affranchi de l'occupation espagnole". Meriem Essalek Ahmed a déploré la position de la France vis-à-vis de la cause sahraouie précisant que "la France est intervenue militairement en Libye sous couvert de protection des droits de l'homme et c'est elle-même qui oppose son veto à toute résolution à même de définir un mécanisme de contrôle des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés". Les travaux de la conférence panafricaine contre le retour du colonialisme en Afrique, qui se tient dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, se sont ouverts dimanche à Alger, avec la participation de personnalités algériennes et étrangères. La rencontre de deux jours est organisée par le Collectif algérien de la société civile, membre du Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique. Dans son allocution d'ouverture le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Mohamed Mahrez Lamari a indiqué que "le colonialisme que nous avons vaincu hier et avons chassé de nos territoires, tente de revenir par tous les moyens et sous de nouvelles formes". Pour M. Lamari, ce colonialisme tente de "fabriquer des conditions pour déstabiliser les souverainetés nationales, l'intégrité territoriale pour nous déposséder de notre histoire, de nos valeurs et de nos richesses naturelles". "L'indépendance de l'Afrique sera moindre et incomplète tant que le Sahara occidental n'est pas indépendant. A travers cette rencontre nous proclamons avec force notre soutien à la cause palestinienne et au droit du peuple palestinien à un Etat souverain ayant Al Qods pour capitale", a-t-il insisté. Il a également réitéré "la position de l'Algérie qui rejette toute forme de division du peuple malien et toute atteinte à son intégrité territoriale" précisant que la crise au Mali "en appelle à un règlement politique par le peuple malien souverain".