La Ligue arabe doit tenir deux réunions au niveau ministériel dimanche à Doha pour examiner la situation au Syrie, où les violences se sont intensifiées ces derniers jours, marquées par d'intenses combats à Damas et Alep, alors que l'ONU vient de prolonger de 30 jours sa mission d'observateurs dans le pays. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, prend part aux travaux de la réunion du comité ministériel arabe chargé du suivi de la crise syrienne Cette réunion sera suivie par celle du Conseil plénier des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe pour examiner les derniers développements liés au dossier syrien, avait indiqué auparavant le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Benhelli. Les deux réunions font suite à des consultations menées par le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi avec le président du comité arabe chargé de la situation en Syrie et le président du conseil ministériel de la Ligue arabe. Selon une note du secrétariat général de la Ligue arabe, le comité arabe chargé de la crise syrienne tiendra une réunion sous la présidence du Premier ministre du Qatar et ministre des Affaires étrangères, cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, suivie de concertations au sein du conseil de la Ligue arabe sur le dossier syrien, à la lumière des récents développements intervenus dans la région. Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe a précisé que la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, examinera "les moyens de trouver des issues à la crise en Syrie", où les violences ont augmenté ces derniers jours faisant des dizaines de morts. Les débats du conseil ministériel doivent porter essentiellement sur la fin de la violence et l'entame de la transition en Syrie, selon le secrétaire général adjoint. M. Benhelli a estimé que l'envoi de forces arabes en Syrie ne serait peut être pas possible à l'heure actuelle. "L'idée d'envoyer des forces arabes en Syrie sera peut être difficile à réaliser, mais il faut être à l'écoute de toutes les propositions, car toute proposition utile ou pratique doit faire l'objet d'examen par le conseil ministériel", a-t-il soutenu. La situation actuelle en Syrie, a-t-il souligné, exige des démarches pratiques, car après 16 mois du déclenchement de la crise les choses demeurent inchangées, alors que les décisions et initiatives arabes, voire le plan de l'émissaire international Kofi Annan n'ont pas abouti au résultat escompté. La réunion de la Commission ministérielle arabe se déroulera sous la présidence du Qatar, en présence de Nabil Al Arabi et de pays arabes membres de la commission, à savoir l'Algérie, l'Egypte, le Soudan, le Qatar et le Sultanat d'Oman. La commission ministérielle devrait prendre une série de recommandations à l'effet de les soumettre au conseil de l'organisation, au niveau des ministres des Affaires étrangères, sous la présidence du Koweït, "afin de prendre la décision adéquate pour traiter la grave situation prévalant actuellement en Syrie". Il sera également question d'une évaluation globale des efforts consentis par le conseil de sécurité, le SG de l'ONU et l'émissaire international Kofi Annan. Ces réunions ministérielles de la Ligue arabe interviennent alors que la situation s'est nettement dégradée en Syrie notamment ces trois derniers avec la recrudescence des combats dans la capitale Damas et Alep. Selon des médias, citant l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants, au moins 500 personnes, dont la plupart sont des civils, ont été tuées depuis jeudi. Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution prolongeant de 30 jours de la mission des observateurs onusiens en Syrie (Misnus). A la mi-juin, certaines activités de la mission ont été suspendues en raison de l'intensification des combats. Le principal conseiller militaire des Nations unies, le général Babacar Gaye, se rendra prochainement à Damas pour assurer l'intérim de la mission onusienne. La Russie, alliée du régime syrienne, avait menacé de s'opposer à cette résolution après avoir opposé son veto avec la Chine à trois projets de résolution de l'ONU sanctionnant Damas. Moscou a mis en garde que toute action concernant la Syrie en dehors des Nations unies sera "inefficace", tout en insistant qu'elle poursuivra ses efforts en vue de faire respecter le plan de paix formulé par Kofi Annan et les accords de la conférence de Genève sur la Syrie. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a de son côté plaidé samedi pour une solution "pacifique" à la crise en Syrie et invité toutes les parties en conflit à "arrêter les violences inconditionnellement". M. Ban a affirmé qu'il compte envoyer en Syrie le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU Hervé Ladsous pour évaluer la situation dans dans ce pays. Plus de 19.000 personnes, dont la plupart des civils, ont été tuées dans les violences qui secouent la Syrie depuis la mi-mars 2011, a indiqué dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).