Une cérémonie de remise de diplômes au profit de 23 stagiaires sahraouis ayant suivi une formation dans les domaines de la musique, du théâtre, de la muséologie et de la bibliothéconomie au niveau de différents établissements nationaux culturels, a été organisée dimanche à Alger. La cérémonie de remise des diplômes s'est déroulée en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, la ministre de la culture sahraouie, Khadîdja Hamdi, du directeur de la bibliothèque nationale, Azeddine Mihoubi, des militants sahraouis Ali Salem Tamek et Wali Amidan et de personnalités politiques et culturelles. Wali Chafii Ahmed, un des stagiaires ayant suivi une formation de 20 jours en muséologie (1-21 juillet) a indiqué, dans ce cadre, avoir tiré profit de ses visites aux différents musées algériens, soulignant que "les responsables au ministère sahraoui de la culture procéderont à la faveur de cette formation à la création d'un "centre de muséologie" qui ouvrira la voie à la création d'un musée national sahraoui". Dounia Saïd, a pour sa part, affirmé que sa formation en bibliothéconomie (2-17 juillet) avait pour objectif de "tirer profit de l'expérience algérienne dans ce domaine en vue du développement de la bibliothèque nationale sahraouie à travers la création de nouvelles salles". Elle a en outre salué la Bibliothèque nationale algérienne pour son don de "plus de 1000 ouvrages" à la bibliothèque nationale sahraouie. Par ailleurs, Khalida Toumi a estimé que ce soutien algérien au peuple sahraoui a été un "succès" d'autant qu'il s'agit de la première coopération culturelle dans le domaine de la formation entre l'Algérie et le Sahara occidental". L'ancien détenu et vice-président du groupe sahraoui de défense des droits de l'homme, Ali Salem Tamek a indiqué de son côté que "la culture est un des fronts de résistance, en ce sens que l'attachement à la langue, aux us et coutumes et au patrimoine renforce la personnalité nationale sahraouie. "L'attachement et la préservation de la culture sahraouie est une forme de résistance à la colonisation marocaine et sa politique visant l'aliénation et l'éradication" du peuple sahraoui, a-t-il dit. Le militant sahraoui a en outre souligné que "le ministère sahraoui déploie de grands effort pour la collecte et l'archivage des documents et écrits historiques du peuple sahraoui pour la préservation de la mémoire collective". Il a salué à cet effet le soutien de l'Etat algérien au peuple sahraoui pour la préservation de son patrimoine. Après la remise des diplômes, des poèmes ont été interprétés par deux poètes sahraouis, Mahmoud Khatri et Omar Abdallah, exprimant leur nostalgie de leur patrie spoliée et leur considération à la révolution algérienne, avant de céder la place au poète Azeddine Mihoubi qui a interprété un poème intitulé "dis-mois quelque chose mon ami". La cérémonie a été clôturée par la présentation d'une pièce théâtrale au niveau du palais de la culture mettant en relief des scènes de torture exercée contre les sahraouis dans les prisons marocaines.