Le Patriarcat de l'église copte orthodoxe d'Egypte a appelé les autorités officielles à "une position ferme" vis-à-vis des violences contre les Coptes, l'arrestation sans délai des personnes impliquées dans l'incident de Dahchour et la garantie de la sécurité des citoyens coptes. Dans un communiqué rendu public jeudi, le patriarcat appelle à "une intervention ferme" des forces de l'ordre afin de mettre un terme aux menaces et aux actes de destruction visant les Coptes à Dahchour (El Djiza au sud du Caire) et arrêter les personnes impliquées dans les événements qui ont dégénéré en "violences collectives" contre les chrétiens et leurs biens. Par ailleurs, l'archevêque d'El Djiza a dépêché jeudi une délégation d'hommes de l'église pour discuter des derniers développements de la crise confessionnelle dans le village de Dahchour avec le président Mohamed Morsi. Commentant ces éventements, le porte-parole de la présidence égyptienne a indiqué que le président Morsi avait suivi les événements de Dahchour et affirmé "qu'il appliquerait la loi dans toute sa rigueur contre ceux qui sèment la terreur parmi les citoyens et détruisent leurs biens". Il a insisté à cet effet sur la relation étroite existant entre musulmans et chrétiens. L'organisation égyptienne des droits de l'homme avait dénoncé avec vigueur les actes de violences qu'a connus le village de Dahchour appelant le parquet à accélérer l'enquête sur ces événements et présenter les coupables devant la justice. Le président de l'organisation, Hafez Abou Saada, a souligné que la solution des crises confessionnelles exigeait une volonté politique à même d'appliquer la loi contre tout contrevenant et toute personne, musulmane ou chrétienne, ayant participé ou incité à la violence confessionnelle. Par ailleurs, des forces politiques et des personnalités publiques se sont élevées contre l'"indifférence" du président égyptien Mohamed Morsi face à l'escalade des violences confessionnelles à Dahchour près du Caire, suite à la mort d'un jeune musulman après une dispute, jeudi dernier, avec un blanchisseur copte et à l'exil forcé de 130 familles coptes. Le parti des Egyptiens libres a, dans ce contexte, appelé le gouvernement égyptien à prendre des mesures d'urgence pour mettre un terme aux violences confessionnelles, soulignant, dans un communiqué, que les Egyptiens "veulent être rassurés sur leur avenir et celui de leur enfants dans un pays où règnent la justice et le droit". Le président du parti Hayat Almasriyine (vie des Egyptiens), Mohamed Abou Hamed, a, pour sa part, appelé à introduire une législation criminalisant la discrimination et à alourdir les peines contre l'incitation à la haine. L'écrivain et militant politique Alaa Al-Aswani, pour qui ces événements participent de l'ignorance et du sectarisme, a exhorté le président Morsi à intervenir pour faire cesser cette tragédie. Le militant Amr Hamzaoui a, de son côté, appelé à la mise en place de systèmes d'alerte précoce pour faire face aux tensions et violences confessionnelles. Des Coptes ont protesté jeudi devant le Palais présidentiel au Caire et le siège de la direction de la sûreté à Gizeh contre les événements survenus dans le village de Dahchour. Ils réclament l'arrestation des coupables, l'indemnisation des familles affectées et le retour des familles coptes dans leurs habitations.