Le gouvernement malien a estimé jeudi que l'"option militaire" était "inévitable" dans le Nord du Mali, contrôlé depuis plusieurs mois par des groupes armés. "Au fil des jours, alors que des efforts pour une solution négociée se multiplient, les pratiques des terroristes et des narcotrafiquants habillés d'un faux voile religieux, accréditent le caractère inévitable de l'option militaire", affirme un communiqué du ministère de la Communication publié après l'amputation de la main d'un voleur à Ansongo (nord-est). "Les extrémistes qui occupent le septentrion malien, en coupant la main à un habitant d'Ansongo, ajoutent un nouvel acte ignoble à leur longue liste d'exactions et de vexations contre les populations", ajoute le texte. "Leurs gestes de défiance hors de raison justifient la pertinence de sanctions proposées par le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) en même temps qu'ils fixent les limites de tout dialogue pour leur faire entendre raison", selon le gouvernement. Il estime que "cette persistance dans les violations flagrantes des droits humains est un défi pour le gouvernement malien, pour l'Afrique et pour le reste de la communauté internationale". Réitérant "sa disponibilité au dialogue, le gouvernement oeuvre à l'accélération de la planification en cours avec ses partenaires de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en vue de la reconquête du Nord", ajoute-t-il. La Cédéao affirme être prête à envoyer au Mali une force armée de quelque 3.300 hommes, mais dit attendre pour cela une demande formelle des autorités de transition à Bamako ainsi qu'un mandat de l'ONU. Une conférence destinée à finaliser les plans de déploiement de la force militaire ouest-africaine doit se tenir à partir de vendredi à Bamako, dans l'espoir d'obtenir un mandat de l'ONU. Le putsch militaire du 22 mars dernier au Mali, ayant conduit au renversement du président Amadou Toumani Touré, a créé une situation d'instabilité dans la région nord du pays contrôlée par plusieurs groupes armés dont Ansar dine.